Robots : 7 services originaux qu’ils rendent déjà

04/02/2016

Guider des voyageurs, vérifier les clauses d’un contrat, gérer un portefeuille d’actions, conseiller des vêtements… L’intelligence artificielle trouve sans cesse de nouvelles applications. Et en ce début d’année, de nombreux projets sortent des cartons. Zoom sur quelques initiatives étonnantes. L’occasion, aussi, de découvrir qui sont les « Henry » choyés par les banques…

1Des robots orientent les voyageurs dans trois gares des Pays de la Loire

La SNCF teste en ce moment les services de Pepper, un petit robot humanoïde, pour accueillir et renseigner les voyageurs de trois gares des Pays de la Loire, à Saumur, Nort-sur-Erdre et aux Sables d’Olonne. Haut de 120 cm pour 28 kg, Pepper a été conçu par la société parisienne Aldeberan. Grâce à ses capteurs, il est capable d’interagir avec son entourage, de reconnaître les émotions de ses interlocuteurs, d’analyser leurs expressions et les tonalités de leur voix… Avec l’objectif de tenir une discussion fluide, dans un langage de tous les jours.

Pepper a déjà été déployé à grande échelle au Japon, dans des points de vente Nescafé par exemple. Mais l’expérimentation menée par la SNCF est présentée comme une première mondiale dans le secteur des transports. Le petit robot n’a pas vocation à vendre des billets de train : son rôle est d’orienter les voyageurs et de les informer sur les horaires de trains, les services en gare, les lieux touristiques dans les environs, etc. Attraction ou véritable service ? La SNCF fera le point fin mars pour décider de la suite à donner.

Plus d’infos : L’Usine Digitale20 minutes

2Legal Robot vérifie les contrats avant qu’ils ne soient signés

La start-up californienne Legal Robot propose une alternative aux services d’un avocat : son logiciel est capable de comprendre les différentes clauses d’un contrat, de les analyser et de les décrypter dans un langage intelligible par des novices.

Programmé sur le principe du machine learning, Legal Robot repère non seulement les coquilles et les termes illégaux, mais il est aussi en mesure d’évaluer les risques en cas de signature du contrat et de proposer des améliorations en s’inspirant des pratiques en vigueur, décrit L’Atelier BNP Paribas. Ce robot intelligent n’est pour l’instant proposé qu’en version bêta. Mais la start-up prévoit déjà trois déclinaisons de son logiciel, pour les juristes, pour les entreprises, et pour le grand public.

Cela peut sembler surprenant, mais les avocats font partie des professions menacées par la robotisation. « Le nombre d’associés que les cabinets auront besoin d’embaucher va fortement diminuer », indiquait un rapport publié fin 2014 par Jomati Consultant, un cabinet londonien de conseil juridique. Le travail de recherche, parmi la jurisprudence et les textes législatifs, pour répondre à une question juridique va en effet être de plus en plus effectué par des logiciels dotés d’intelligence artificielle, remplaçant les jeunes avocats qui se voyaient confier jusque-là ces recherches.

Plus d’infos : L’Atelier

3BBVA cible les « Henry » avec un robot-conseiller pour gérer les placements

La filiale américaine du groupe bancaire espagnol BBVA va prochainement proposer à ses clients les services d’un robot-conseiller. Son rôle : suggérer des placements en fonction du profil des clients. Ceux qui apprécieront ces recommandations personnalisées pourront demander à bénéficier des services de gestion directe de FutureAdvisor, la start-up qui a conçu cet algorithme qui automatise la gestion des placements.

Ce type d’offres de gestion de portefeuille financier par des algorithmes, avec des frais réduits, se multiplie aux Etats-Unis, tout comme en France depuis peu. BBVA prend donc les devants pour éviter qu’une partie de ses clients ne se laissent séduire par une proposition concurrente.

Les start-ups proposant d’automatiser la gestion des investissements s’adressent tout particulièrement aux Etats-Unis à une cible dénommée les « Henry », ou High earnings, not rich yet, que l’on peut traduire par « gros salaire, mais pas encore tout à fait riche ». Il s’agit surtout de jeunes actifs urbains, avec des revenus supérieurs à la moyenne, mais qui ne sont pas encore dans les radars des grandes banques privées.

Plus d’infos : C’est pas mon idéeBFM Business

4Une société de Hong Kong nomme un robot à son conseil d’administration

L’initiative remonte à 2014, mais elle illustre bien le rôle de plus en plus important joué par l’intelligence artificielle dans les prises de décision en entreprise : Deep Knowledge Ventures (DKV), une société hongkongaise de gestion de fonds spéculatifs dans le domaine des biotechnologies et des médicaments, a nommé un algorithme parmi les six membres de son conseil d’administration.

Baptisé Vital, ce logiciel analyse les bilans comptables des entreprises dans lesquelles DKV envisage d’investir, étudie les premiers tests de médicaments, s’intéresse à la disponibilité des brevets… Au final, il fournit une recommandation approuvant ou non l’investissement. Et sa voix compte autant que celle des cinq autres membres du conseil.

« Même si Vital n’assistera pas littéralement aux meetings, il n’y aura plus de décision prise sans avoir reçu son analyse : son opinion, ou plutôt les résultats de ses recherches, est aussi importante que l’avis d’un autre membre du CA », précisait un des responsables de DKV lors de la nomination de Vital.

Plus d’infos : Huffington Post

5The North Face dote son site d’e-commerce d’une intelligence artificielle

Pour mieux conseiller ses clients sur son site d’e-commerce, The North Face expérimente en ce moment un projet d’intelligence artificielle intitulé « Expert Personal Shopper » qui s’appuie sur le logiciel Watson d’IBM. Le principe ? Poser des questions (par écrit) aux internautes sur leurs besoins afin de leur proposer une sélection de produits adaptés à leurs attentes. Comme le ferait un vendeur en magasin !

Pour un client qui cherche un manteau, le logiciel commence par demander, par exemple : « Où et quand allez-vous utiliser ce manteau ? ». Si l’internaute répond « Je pars faire du ski en février dans le Vermont », Expert Personal Shopper détermine les températures maximales et minimales dans la région en cette saison. Et il poursuit ses questions (« Préférez-vous du duvet ou du synthétique ? », etc.), pour affiner progressivement l’éventail d’articles conseillés.

La version bêta en test actuellement propose un questionnement assez basique autour des besoins du client. Douze mois de travail ont toutefois été nécessaires, précise l’Usine Digitale, pour construire cet outil qui balaye l’ensemble du catalogue de The North Face. « Nous avons dû plonger au cœur de l’ADN de nos articles, comprendre les caractéristiques de chacun d’entre eux, savoir exactement à quels besoins client correspond chaque manteau, pantalon, etc. Nous nous sommes totalement immergés dans notre base de données produits », explique Cal Bouchard, directrice e-commerce de The North Face.

Plus d’infos : L’Usine Digitale

6Un robot de San Francisco recommande des restaurants

L’application mise au point par la start-up californienne Luka permet de trouver les restaurants qui correspondent le mieux aux attentes des utilisateurs. Ces derniers posent des questions et engagent la discussion en langage courant via une interface s’apparentant à une messagerie instantanée. L’appli s’adapte à toutes les demandes, explique le site Soon Soon Soon : « Quel resto me conseilles-tu pour impressionner ma nouvelle petite amie ? », « Où est-ce que je dois aller déjeuner si je veux respecter mon régime protéiné ? », etc.

Luka trouve les réponses en fouillant dans les infos disponibles sur internet. Il apprend aussi, au fur et à mesure, les goûts des utilisateurs qui font appel à lui. Ses conseils se font ainsi de plus en plus personnalisés. Pour l’instant, ce service reste limité aux restaurants de la baie de San Francisco.

Plus d’infos : Soon Soon Soon

7KLM va déployer un robot pour guider les passagers

La compagnie aérienne KLM est en train de finaliser la mise au point du robot Spencer, dont la mission sera d’aider les passagers en correspondance à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol à trouver leur porte d’embarquement. Chaque jour, des voyageurs ratent en effet leur correspondance pour toutes sortes de raison : parce que leur avion se pose en retard, parce qu’ils se perdent dans l’aéroport, du fait de barrières linguistiques, etc. Spencer sera chargé de guider ces passagers le plus efficacement possible d’une porte d’embarquement à l’autre.

Ce projet soutenu par la Commission européenne a dû relever plusieurs défis. Spencer devait être capable de reconnaître un groupe de personnes, de comprendre leurs intentions, d’identifier leurs émotions… Le robot devait être aussi capable de faire face à des situations imprévues. Sera-t-il à la hauteur face à des passagers stressés à l’idée de manquer leur vol ? Réponse en mars prochain, quand Spencer fera ses premiers pas en public.

Plus d’infos : KLM

8Bonus : un robot qui trie, lave et plie le linge

Le site 18h39 a retrouvé un projet développé par des chercheurs de l’université de Berkeley en Californie : un robot humanoïde capable de faire la lessive et de plier le linge. Il suffit de placer devant lui un panier de linge sale et il se charge de tout. Ce robot haut de 150 cm, à découvrir dans la vidéo ci-dessous, trie même les vêtements en fonction de leur degré de saleté. Mais il pourrait ne rester qu’à l’état de prototype : aucune mise sur le marché n’est envisagée pour l’instant.

 

Plus d’infos : 18h39

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