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La sobriété dénominateur commun des villes, des entreprises et de ceux qui la font

21/02/2023

Se réinventer, changer ses pratiques, mettre sur pied le nouvel axe d’une stratégie plus sobre, voilà à quoi s’attèlent villes et entreprises… Et vite parce que le changement climatique n’attend pas, les ressources de la planète s’épuisent et les pénuries de matières se multiplient. Comment se transformer rapidement alors que changer de cap vers un modèle sobre et soutenable demande un travail préparatoire qui nécessite l’adhésion des collaborateurs comme des habitants pour réussir ?

Faire preuve de sobriété : une certitude pour assurer l’avenir

Si, il y a quelques années, une entreprise démontrait sa performance par sa seule croissance, aujourd'hui, elle [l'entreprise] doit aussi être verte, sobre et servir une économie résiliente. L’enjeu consiste à démontrer la faisabilité d’une stratégie de sobriété, de la positionner comme un axe pérenne pour assurer l’avenir en toute sécurité, viser la longévité de l’entreprise dans un contexte instable et préserver l’emploi. Ce n’est plus un pari fou ni une direction fantaisiste prise par un directeur d’entreprise qui explore une nouvelle voie pour maintenir son organisation à flot. Penser la sobriété au sein d’une société consiste à créer des synergies entre enjeux environnementaux et sociétaux sans occulter la viabilité du business model et la rentabilité. Afin de défendre le développement de la soutenabilité au sein d’une entreprise, l’économiste britannique Kate Raworth a recours à la théorie du donut. Pour s’assurer de la pertinence ou du moins de la bonne direction que prend l’activité de l’entreprise, il faut qu’elle puisse s’intégrer entre le plancher social (à savoir le plus petit cercle concentrique, qui référence 12 besoins fondamentaux) et le plafond environnemental (symbolisé par le plus grand cercle, qui recense le réchauffement climatique, l’appauvrissement de la biodiversité, etc.). Autrement dit, la juste place de l’entreprise se situe “dans un espace sûr et juste pour l’humanité, dans lequel peut prospérer une économie inclusive et durable.”

 

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La sobriété, ciment du lien et connecteur social

Selon l’économiste, c’est dans cet interstice que se situe la prospérité d’une entreprise et de la société qu’elle sert. Ce changement de mentalité est sans doute la clé pour amorcer un virage qui demande la force d’amplitude d’un navire pour voguer vers de nouveaux horizons. Avant d’amorcer un plan de sobriété, les entreprises cherchent avant tout à répondre aux nouveaux besoins des consommateurs pour faire perdurer leur marque. Cette stratégie d’adaptation peut être servie et accélérée par la technologie parce qu’elle permet désormais de mesurer sa consommation énergétique et de sensibiliser les clients sur leurs dépenses. La marque vient en aide au client en l’orientant sur sa façon de consommer, elle endosse un rôle prescripteur dans la priorisation des besoins. Les modèles d’entreprises qui visent la sobriété sont nombreux parce qu’il existe plusieurs chemins pour l'atteindre. La ville également se met en ordre de bataille pour fluidifier les interactions entre ses habitants, les acteurs locaux et les décideurs. Plus de transversalité, de décisions participatives, de circuits courts, d’auto suffisance énergétique et alimentaire. Renouer avec un dialogue social fort et sincère permet naturellement de créer des interconnexions entre les enjeux sociétaux et environnementaux parce que les uns découlent des autres et inversement. L’Ademe présente le cas d’Amsterdam qui, en révisant son modèle au profit de l’économie circulaire, embarque avec elle des sujets de société tels que l’égalité sociale et la conservation de l’emploi. Penser la sobriété, c’est imaginer un ensemble de maillons mis bout à bout et solidement reliés les uns aux autres pour former une chaîne solide (et solidaire !) qui sert toutes les valeurs fondatrices et essentielles aux différentes communautés auxquelles nous appartenons, qu’il s’agisse de notre quartier ou de notre entreprise.

 

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"La théorie du Donut" de l’économiste Kate Raworth

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