Julien Achour : chef d’orchestre de la seconde vie chez Decathlon

Image

Julien Achour, c’est le visage de l’économie circulaire chez Decathlon, une « love brand » des Français. En tant que « leader Second Life » de la marque, il veut « rendre le plaisir du sport durablement accessible », en intégrant davantage de circularité dans l’offre physique et digitale de Decathlon, avec le soutien de sa direction générale. 

14/02/2024
1 .

Harmoniser le sport pour tous

Savoir que des enfants ne peuvent pas pratiquer de sport parce que les produits sont trop chers, voilà ce qui indigne Julien Achour, « leader Second Life » chez Decathlon. « On garde le terme anglais parce que c’est une responsabilité globale au sein du groupe pour remplir les engagements qui ont été publiés en 2020, à savoir généraliser la seconde vie dans tous les pays où Decathlon opère à l’horizon 2026. Pour y arriver, il faut mettre à l’échelle les modèles d’affaires seconde vie, et c’est mon job. » Concrètement, il doit trouver des solutions pour offrir à tous les amateurs de sport la possibilité d’acheter des trottinettes, des sacs à dos ou des vélos, avec de bonnes garanties de sécurité. « Transformer l’entreprise demande plus d’énergie et d’engagement que de diriger des opérations traditionnelles, c’est un enchevêtrement de responsabilités, un travail d’orchestrateur de toute la symphonie Decathlon au service de la seconde vie ! »                 

2 .

Savoir se rendre disponible pour l’économie circulaire

L’économie circulaire, il l’a apprise sur le tas. « Ce n’est pas une école de commerce qui vous y prépare. Je me nourris de l’expérience d’autres entreprises engagées dans les filières circulaires, comme la téléphonie et les plateformes de vente entre particuliers. Sur LinkedIn, les gens se rendent immédiatement disponibles, ils sont enthousiastes à l’idée que Decathlon se mette à la seconde vie et veulent filer un coup de main. J’ai été frappé par leur bienveillance et leur ouverture d’esprit ! » Avant de devenir « leader Second Life », ce titulaire d’un master en sciences de l’information et de la communication de l’école de journalisme de Marseille avait ouvert trois magasins Decathlon en Provence et sur la Côte d’Azur. « Je devais innover tout le temps pour mettre en place Decathlon en très peu de temps, et c’est là que je me suis forgé ce besoin d’innover, avec beaucoup de liberté et de responsabilités. » 

3 .

La seconde vie du Trocathlon

Fort de ses bons résultats, il « monte dans le Nord » en 2013, au siège de Decathlon à Villeneuve-d’Ascq, près de Lille, où il devient directeur commercial des activités de service en magasin, un poste qui n’existait pas. « Comme dans le film “Bienvenue chez les Ch’tis”, je suis tombé amoureux de la région ! J’y élève mes enfants, je suis adjoint au maire de la commune où j’habite. » C’est dans ce nouveau poste qu’il s’initie à l’économie circulaire en dépoussiérant le Trocathlon, un grand marché des articles de sport d’occasion créé en 1986, et qui se déroulait chaque année au printemps. « On a travaillé sur les motivations des clients et la reprise de produits, on a ouvert le service toute l’année, avec de nouveaux moyens de paiement. C’est devenu un outil essentiel de décarbonation pour Decathlon, qui vise la neutralité carbone à l’horizon 2030. »

4 .

Sobriété, résilience, équilibre

Son envie d’agir se nourrit des rencontres qui ont émaillé sa vie. « J’ai adoré l’ambition portée par Bertrand Piccard, le fondateur de Solar Impulse, de réconcilier performance et sobriété en remettant à plat les besoins des utilisateurs. » S’il garde les pieds sur terre, c’est grâce à Chris Waddle, footballeur anglais qui a joué à l’OM dans les années 90 : « Il savait dribbler comme personne ! Sa philosophie, c’était “work hard” et “have fun”, travailler intensément, mais savoir redescendre sur Terre. C’est une preuve d’humanité énorme ! » Chez l’économiste Jeremy Rifkin, il découvre la nécessité de construire des chaînes de valeur résilientes. Et il est admiratif de Christel Heydemann, une dirigeante « moderne, courageuse, équilibrée », qu’il a rencontrée dans un colloque quand elle était patronne de Schneider Europe. Autant de sources d’inspiration pour réaliser ses propres ambitions : accroître la part de la seconde vie dans l’activité de Decathlon d’ici cinq ans, en ayant renforcé l’humanité de ses équipes, et redonner aux enfants l’envie de faire du sport.

Parcours

Julien Achour en 5 dates 

1986 : Première licence de football.

2005 : Entrée chez Decathlon.

2013 : Directeur de magasin.

2021 : Leader Second Life International .

PARTAGEZ CET ARTICLE

VOUS POURRIEZ ÉGALEMENT AIMER

Abonnez-vous
à notre newsletter
et magazine

Inscription gratuite