Boxing, unboxing, échantillons : quand le produit fait son show
17/03/2016Qu’y a-t-il dans la boîte ? Les consommateurs restent curieux et motivés par l’envie de découvrir de nouveaux produits. Sur YouTube, la deuxième chaîne la plus populaire dans le monde est consacrée au déballage de jouets… Les plus grands trouvent à se faire plaisir en s’abonnant à des box.
Connaissez-vous le phénomène de l’unboxing sur YouTube ? Des personnes se filment en train d’ouvrir des paquets qu’elles viennent de recevoir. Smartphones, jouets, produits de beauté, jeux vidéo, électroménager… Tous les univers sont concernés et le principe séduit : le nombre de ces vidéos augmente à un rythme de 50 % par an.
Un type de vidéos d’unboxing a le vent en poupe : le déballage de jouets. En France, par exemple, un père de famille filme ses deux filles en train d’ouvrir toutes sortes de cadeaux. Début mars 2016, sa chaîne YouTube, « Studio Bubble tea », compte près de 300 000 abonnés. 35 millions de vues par mois.
Au niveau mondial, la deuxième chaîne la plus regardée sur YouTube début 2016, derrière les vidéos de Justin Bieber, est « Ryan ToysReview », une chaîne entièrement consacrée à la découverte de jouets par un enfant de 6 ans. 667 millions de vues sur un mois…
Très prisés des consommateurs, les échantillons se réinventent en permanence
La découverte de nouveaux produits, en vidéo et plus encore dans le monde réel, est un ressort qui attire toujours l’attention des consommateurs. Les Français restent ainsi très friands d’échantillons. D’après une étude de Mediapost, plus de 7 consommateurs sur 10 aiment en recevoir. Et 76 % disent que les échantillons gratuits leur donnent envie d’acheter le produit.
Sephora a bien compris cet attrait des consommateurs pour les échantillons. L’enseigne déploie dans plusieurs de ses magasins des distributeurs d’échantillons. Fini les mini-produits glissés dans le sac lors du passage en caisse, sans personnalisation. Les clients peuvent maintenant aller scanner leur ticket de caisse devant un distributeur dénommé Mini Beautic. Le montant de leurs achats détermine le nombre d’échantillons auquel ils ont droit. Ils n’ont plus qu’à choisir ceux qu’ils souhaitent récupérer. Une expérience à la fois ludique et pratique.
Sur son site de e-commerce, Sephora a aussi réinventé la façon de proposer des échantillons. Tous les 3 ou 4 mois, la marque conçoit une « Sephora Box » : une sélection thématique de mini-produits. Début mars, le thème était Hollywood, en lien avec les Oscars et les secrets de beauté des stars. Ce coffret n’est pas en vente, mais offert à partir de 80 € d’achats sur le site. Et les fashionistas s’arrachent cette box, souvent en rupture de stock en quelques jours.
Les box vendues par abonnement sont sans cesse plus nombreuses
La Sephora Box s’inspire du phénomène des box vendues par abonnement : des coffrets thématiques souvent diffusés à un rythme mensuel. Les premières box étaient dans l’univers de la beauté, mais depuis l’imagination est au pouvoir.
La Woufbox propose des produits pour les chiens (friandises, jouets, accessoires canins, produits d’hygiène…). La Miaoubox est son équivalent pour les chats. La Wootbox s’adresse aux geeks et aux gamers, avec des tee-shirts, des figurines, des accessoires issus de licences du jeu vidéo… My Secret Box est une des box dédiées à la vie sexuelle des couples. La GlutenBox propose des produits sans gluten. Impossible de faire le tour de l’offre disponible…
Le discovery shopping ou l’envie de découverte des consommateurs
Le succès des box s’explique en premier lieu par l’envie de découverte des consommateurs, décrypte Le Figaro. C’est ce que certains observateurs appellent le discovery shopping. « Le contenu du colis n’est pas connu à l’avance et la dimension de plaisir est primordiale », explique Clément Thibault, directeur général du Petit Ballon, qui propose la livraison de deux bouteilles de vin par mois. « On est dans la découverte et le ludique, il s’agit aussi de vivre une expérience (culinaire), on cherche des produits innovants et surprenants », confirme Julien Radic, président de la Bonne Box, qui envoie une sélection d’épicerie fine de haut de gamme.
Quelques chiffres ? Entre 2014 à 2015, le nombre d’abonnés du Petit Ballon est passé de 10 000 à 20 000. Sur la même période, son chiffre d’affaires a bondi de 2,3 à 5 millions d’euros. Des revenus qui viennent des abonnements, à partir de 19,90 € par mois, mais aussi de la possibilité de commander en plus grande quantité les vins que l’on a appréciés dans la box. Toujours entre 2014 à 2015, la Bonne Box est, elle, passée de 1 000 à 5 000 abonnés. Le marché est en plein essor, mais resterait encore très parisien d’après Le Figaro : seulement 26 % des Français connaîtraient l’existence des box. Le phénomène pourrait n’en être qu’à ses prémices.