Tous les métiers ont un dress code

21/01/2016

2 salariés sur 3 sont, en théorie, libres de choisir leur garde-robe professionnelle. Mais en pratique, la plupart se conforment au style vestimentaire voulu par leur fonction.

Si 30 % des salariés français portent un vêtement de travail obligatoire, 70 % ont donc en théorie plus de liberté pour le choix de leur garde-robe professionnelle. On retrouve cet ordre de grandeur dans une étude OpinionWay réalisée en juin 2015 pour le site de recrutement en ligne Monster : 2 salariés sur 3 (65 %) disent ne pas être confrontés à un dress code imposé au bureau. Néanmoins, près de 3 salariés français sur 5 (58 %) affirment veiller à leur tenue vestimentaire afin qu’elle ne nuise pas à l’image de l’entreprise.

Même sans dress code officiel, les salariés veillent à composer avec des codes vestimentaires reflets de leur métier, de leur fonction hiérarchique et plus globalement de l’image de l’entreprise, notamment auprès de ses clients, commente le site Manager Attitude.

Ces règles, plus ou moins implicites, diffèrent d’une entreprise à l’autre, d’un secteur à l’autre, et même d’une fonction à l’autre. « Les métiers de la finance, de la banque, mais aussi les métiers juridiques, qui se doivent d’inspirer sérieux et confiance, adoptent la plupart du temps un style vestimentaire qui reflète cette image recherchée : sobre, sérieux, neutre, sans surprise, inspirant confiance », donne pour exemple Karl Rigal, responsable éditorial pour Monster.fr. Et à l’inverse, un webdesigner évitera une tenue trop guindée !

Moins de frontières entre la sphère privée et la sphère professionnelle

Ces dernières années, les codes vestimentaires au travail ont évolué vers un moins grand formalisme. L’effacement progressif des frontières entre la sphère privée et la sphère professionnelle a ainsi joué en faveur de plus de décontraction au bureau. « On a sans doute aujourd’hui beaucoup plus la possibilité de passer des messages dans sa façon de s’habiller, comme l’affirmation de sa personnalité et de son image professionnelle », observe Xavier Malartre, consultant manager chez CCLD Recrutement, dans un article de La Tribune.

Pour autant, tout ne devient pas permis, notamment dans le contact avec la clientèle. « À peu près depuis le début de la crise, les choses se détendent, la cravate est moins obligatoire, le vendredi par exemple. Mais il y a encore beaucoup de métiers où cela doit rester très classique », décrypte Jean-Christophe Sciberras, ancien président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines. « Souvent, chez les clients, il y a une attente de retrouver un habit qui correspond à l’idée que l’on se fait du métier. C’est assez conservateur mais cette attente existe », explique-t-il sur le site d’Europe 1.

Le bon sens reste de rigueur

Alors, même si une plus grande décontraction prévaut, le bon sens reste de rigueur dans le choix de sa tenue pour aller travailler. « Il existe des codes vestimentaires dans tout contexte professionnel : en s’y adaptant, on indique qu’on veut faire partie de la "famille", analyse Anne Guérand, attachée d’enseignement et de recherche en RH à l’IAE Lyon 3. Choisir de ne pas adhérer est généralement perçu comme une volonté de déconnexion du groupe. Mais lorsqu’on respecte le code de son entreprise, on montre son envie d’être reconnu et accepté par le groupe, que l’on a une capacité d’adaptation, une volonté d’intégration, c’est un message positif envoyé à son employeur. » Elle ajoute : « Être en dehors de la norme peut être payant ou risqué, il importe donc de bien se connaître, d’être bien dans ses vêtements car cela donne de la confiance en soi, mais aussi d’être conscient que faire partie d’une entreprise suppose de l’effort ».

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