En Normandie, une monnaie locale pour favoriser le commerce de proximité
La région Normandie s’apprête à lancer au printemps une monnaie locale qui sera valable sur l’ensemble des cinq départements du territoire (Calvados, Eure, Manche, Orne et Seine-Maritime). Pourquoi une telle initiative ? C’est un moyen de valoriser la culture normande et de renforcer les liens entre différents acteurs du territoire, mais il s’agit surtout de favoriser les circuits courts et les commerces de proximité.
« Les monnaies locales complémentaires permettent d’intensifier les relations économiques dans l’espace local, et elles concernent en premier lieu les échanges de biens alimentaires », explique Jérôme Blanc, économiste spécialisé dans les monnaies locales. Selon l’Ademe, elles favorisent aussi les comportements d’achat orientés vers une consommation durable. Et succès aidant, il est probable que certains services publics, tels que les piscines municipales, acceptent la monnaie locale comme moyen de paiement.
Une circulation entièrement numérique
Alors que la plupart des monnaies locales font usage de billets, la monnaie normande se distinguera par une circulation entièrement numérique, une appli pour smartphones ayant même été développée pour faciliter les échanges. Si son taux de change est déjà connu (une unité vaudra un euro), la future monnaie normande n’a pas encore de nom. Quatre choix ont pour l’instant retenu l’attention de la région et des citoyens invités à donner leur avis : Drakkar, Viking, Normand ou Rollon (du nom du premier duc de Normandie à avoir créé une monnaie à son effigie).
Depuis la loi de juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, qui reconnaît les « monnaies locales complémentaires » comme moyen de paiement, près d’une quarantaine de monnaies locales ont vu le jour en France, comme à Toulouse, à Rouen ou au Pays basque, où l’eusko est un relatif succès : la devise est utilisée par 750 commerces, entreprises et associations ainsi que par 3 000 particuliers (sur 300 000 habitants).
Repéré sur : Le Figaro