Nous sommes beaucoup à avoir commencé nos carrières avec un modèle de leadership conventionnel qui recommandait de se couper de ses émotions – mais aussi des autres – et d’afficher une position d’invincible. Il en était de même à propos du rapport très siloté entre entreprise et société. Les questions sociétales n’intervenaient pas dans les prises de parole des dirigeants ni dans la stratégie de l’entreprise, ces deux mondes étant imperméables l’un à l’autre. Désormais, se comprendre soi-même et comprendre l’évolution de la société est devenu primordial pour engager davantage ses équipes, elles-mêmes faisant entrer des sujets sociétaux dans la vie de l’entreprise. Dans notre civilisation en profonde mutation, avoir une vue transverse plutôt que verticale, être au centre de ses collaborateurs est une démarche beaucoup plus en adéquation avec les attentes de toutes les parties prenantes de l’entreprise.
Le nouveau leadership allant bien au-delà de la réussite économique de l’entreprise, j’ai réfléchi au concept de leader POP. Populaire. Ouvert. Politique. Le leader a besoin d’être connecté aux autres, d’être ouvert à soi et à la société pour embrasser des causes d’intérêt général. Accepter la remise en question, changer ses propres référentiels, se connecter à sa sensibilité, toutes ces démarches sont, à mon sens, essentielles pour diriger au sein d’un monde hétérogène dans lequel il est préférable de faire jaillir une galaxie de leaderships et non de réinventer un seul modèle.