Les Français remplissent de moins en moins leurs chariots. Conséquence : le chiffre d’affaires des géants de la grande consommation est en berne. Comment s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs ? Grâce à des produits plus éthiques, une montée en gamme ou en misant sur la croissance externe.

Pour Pascale Hébel, responsable du pôle Consommation du Crédoc, deux tendances de fond se conjuguent dans la consommation des Français : une forme de rejet de la société de consommation, et une aspiration environnementale pour préserver la planète. Résultat : un mode de vie plus frugal, et une défiance vis-à-vis des multinationales.

Une ferme urbaine sur le toit ? C’est l’ingénieuse initiative qu’a eue AccorHotels pour alimenter en produits frais le restaurant du Mercure Paris Boulogne, qui vient de procéder à sa première récolte. Situé en plein centre-ville à Boulogne-Billancourt, l’hôtel a installé une ferme « aéroponique » verticale de 350 mètres carrés où sont cultivés légumes, fruits rouges, tomates anciennes et diverses plantes aromatiques, cueillis chaque matin pour les services du déjeuner et du dîner, garantissant ainsi une fraîcheur maximale des aliments. Environ un quart de la production est utilisé par le restaurant, le reste étant commercialisé à travers la vente de paniers aux habitants du quartier.

Fidèle à son marketing fondé sur les jeux de mots, Monoprix a trouvé le slogan parfait pour sa nouvelle initiative Shop&Give : « le service qui en jette ». L’idée pour l’enseigne du groupe Casino est de profiter des 2,5 millions de livraisons qu’elle réalise chaque année pour aider ses clients à faire un geste anti-gaspi : depuis le 10 juillet, ils peuvent en effet remettre au livreur, au lieu de les jeter, leurs produits alimentaires non périmés – conserves, pâtes ou riz, biscuits, ainsi que fruits et légumes (à condition qu’ils ne soient pas moisis).

Comment être sûr de l’authenticité d’un article d’une grande marque de luxe vendu d’occasion par un particulier sur Internet ? Sac Dior ou Hermès, montre Rolex ou Chaumet… Le prix de certains accessoires de seconde main proposés en ligne peut parfois s’envoler. Mais malheureusement, les contrefaçons sont fréquentes. Alors, pour offrir aux fashionistas la possibilité de faire leur shopping en toute sécurité, eBay vient de lancer un e-shop dédié au luxe d’occasion. La plateforme s’est associée à InstantLuxe.com, un site de référence dans l’authentification des produits de luxe de seconde main.

Faire ses courses au supermarché peut être une expérience stressante pour les personnes les plus fragiles. Au Royaume-Uni, Tesco vient de lancer une expérimentation pour aider les clients autistes à faire leurs achats. L’idée : « adoucir » durant une heure l’ambiance du magasin. Ainsi, tous les samedis de 9h à 10h, le magasin Tesco dans la ville de Crawley atténue l’éclairage, coupe les haut-parleurs (que ce soit pour la musique ou les annonces) et augmente le nombre d’employés dans les rayons et en caisse pour proposer un service dédié aux clients souffrant d’autisme. 1 % des Anglais seraient atteints de cette maladie.

Petit Bateau vient d’ajouter une nouvelle fonctionnalité à son appli mobile : un espace de petites annonces dédiées à la vente de ses vêtements de seconde main. « Les occasions Petit Bateau est un service d’annonces entre clients modéré par Petit Bateau. Les clients s’organisent librement pour l’expédition et le paiement de leurs articles », détaille Christel Hennion, directrice du digital chez Petit Bateau, qui explique ne pas prendre de commission sur les transactions. L’intérêt pour la marque ? Cela permet à Petit Bateau de communiquer sur la solidité et la durabilité de ses produits, fabriqués à plus de 80 % en France.

H&M s’est fixé un objectif ambitieux : 100 % de coton provenant de sources écoresponsables dans ses vêtements d’ici 2020. Responsable du département RSE de H&M France, Rémi Crinière fait le point sur la façon dont la marque entre dans l’économie circulaire. Il lève aussi le voile sur les idées reçues sur la « fast fashion ».