Au Shiru Café, l’addition est réglée avec ses données personnelles
Ni le décor ni les produits vendus ne distinguent le Shiru Café de ses concurrents comme Starbucks. Mais ce « coffee shop », installé près du campus de Brown University à Providence, dans l’État de Rhode Island, présente deux particularités dans sa relation client : il ne sert que les étudiants de la célèbre université américaine et, surtout, il ne les fait pas payer pour la dégustation de leurs cafés. Plus exactement, aucun dollar n’est échangé, mais les étudiants doivent remplir un formulaire en ligne précisant leur nom, email, date de naissance, cursus universitaire, intérêts professionnels, etc. Ils signent aussi une décharge autorisant la chaîne de café à transmettre les informations récoltées à des « sponsors » : en échange de ces données qui leur permettent de cibler les profils les plus intéressants à recruter, ces entreprises paient pour l’arabica consommé.
Une chaîne de cafés au modèle bien rodé
Comptant déjà une vingtaine d’établissements au Japon et en Inde, la chaîne Shiru Café compte bientôt ouvrir de nouvelles boutiques à Princeton, Yale et Harvard. Avec un modèle bien rodé, comme le précise le journal Les Échos. Ainsi, des membres du personnel sont spécialement formés pour donner aux étudiants des informations supplémentaires sur les sponsors pendant qu’ils boivent leur café. Et les entreprises peuvent aussi organiser des entretiens d’embauche sur place avec l’élite estudiantine américaine.
« Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit »
Et qu’en pensent les étudiants ? Certains rechignent à livrer leurs données alors que d’autres estiment que celles-ci sont de toute façon accessibles sur LinkedIn, Google ou Facebook. « Si mes données personnelles sont déjà collectées, pourquoi ne pas en profiter pour avoir un café gratuit », observe un étudiant cité par le New York Magazine. Un professeur de Brown University rappelle cependant que « si le café donne quelque chose gratuitement, cela signifie que les données qui sont collectées, peu importe à qui elles sont destinées, ont plus de valeur que le produit offert ».
Repéré sur : Les Échos
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Protection des données, un critère de satisfaction client à exploiter
De mieux en mieux informés des atteintes à la sécurité dans le secteur de la distribution, les consommateurs sont prêts à dépenser davantage chez les e-commerçants qui privilégient la cybersécurité et la protection de leurs données, selon un rapport du Digital Transformation Institute de Capgemini publié le 9 mai dernier. Selon l’étude, 40 % des acheteurs en ligne seraient prêts à augmenter leurs dépenses d’au moins 20 % auprès des détaillants en qui ils ont confiance. En moyenne, les e-commerçants qui adoptent des mesures de cybersécurité avancées pourraient voir leurs revenus annuels augmenter de 5,4 %.
Êtes-vous en règle avec le RGPD ?
#Rétro2017. L’entrée en vigueur, le 25 mai 2018, du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) pourrait bien être un des temps fort de l’année. Ce règlement européen va profondément modifier les relations entre marques et consommateurs, renforçant les droits des citoyens quant à l’exploitation de leurs données personnelles. Pourtant, seules 6 % des marques seraient en parfaite conformité avec le RGPD, d’après une étude réalisée en août 2017 par le cabinet de conseil Converteo. L’intervention de Fabienne Granovsky, présidente de FGconseil.fr et experte Informatique et Libertés, lors de l’Atelier du Hub du 27 septembre dernier, tombait donc à point nommé. Thème de cet Atelier : « Comment exploiter la data dans les parcours client ? ». L’occasion pour Fabienne Granovsky de décrypter les enjeux et les modalités de mise en œuvre de la nouvelle réglementation.