Carrefour décide de vendre des produits dont la date optimale est dépassée
Les pratiques de la grande distribution évoluent à grand pas pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs et de la société. Ce qui semblait inimaginable il y a encore quelques mois se déploie maintenant dans les rayons. Comme vendre des produits d’épicerie dont la date de durabilité minimale (DDM) est dépassée. Après avoir testé cette initiative dans 3 magasins, Carrefour va l’étendre à 14 autres en Bretagne. Le distributeur ne va bien sûr pas commercialiser des produits dangereux pour ses clients. « La DDM est l’équivalent de l’ancienne date limite d’utilisation optimale (DLUO), rappelle le site spécialisé Linéaires. Les produits dont la DDM est dépassée peuvent avoir une qualité altérée, sans que cela ne soit nocif pour la santé. Ils sont donc parfaitement consommables. » Carrefour présente ces produits dans un meuble dédié, avec des réductions allant jusqu’à 50 %.
Une mention mal comprise des consommateurs
L’expérimentation qui démarre en Bretagne s’inscrit dans un combat plus large du distributeur contre les DDM. La mention « À consommer de préférence avant le… » est en effet mal comprise des consommateurs et serait responsable de 20 % du gaspillage alimentaire des foyers. Carrefour a d’ailleurs décidé de la supprimer de certains de ses produits (sachets de bonbons, sucre, sel, vinaigre) et milite pour une évolution de la réglementation européenne.
Allongement de la DLC et collaboration avec « Too Good To Go »
Le distributeur multiplie les initiatives pour lutter contre le gaspillage. Il a par exemple allongé la date limite de consommation (DLC) de 400 de ses produits MDD. Sans modifier la recette, les yaourts nature ont gagné 10 jours de consommation après des tests de vieillissement réalisés avec les fournisseurs. Carrefour a aussi annoncé qu’il renforçait sa collaboration avec l’application « Too Good To Go » qui propose des produits dont la date de péremption est proche. Le réseau Carrefour Market a déjà vendu via ce circuit 500 000 paniers au prix de 3,90 €, contre 12 € en valeur faciale. Ce service va s’étendre à l’ensemble des hypermarchés de l’enseigne, sans remettre en cause les dons de denrées alimentaires aux associations caritatives, qui ont représenté 93 millions de repas en 2018.
Repéré sur : Linéaires