« Le reconditionné, une filière économique à part entière »

12/12/2024

Alors que l’économie circulaire devient une nécessité, Back Market s’est imposé en dix ans comme le leader européen des produits reconditionnés, grâce à un modèle de marketplace unique qui redéfinit les standards de qualité et renouvelle la relation client. Les explications de Charlotte Souleau, DG France et Espagne de Back Market.

Comment Back Market redéfinit-il les codes de l’économie circulaire en France ?

Charlotte Souleau – Back Market, c’est un modèle de marketplace circulaire qui permet d’acheter et revendre des produits électroniques reconditionnés : smartphones, tablettes, laptops, audio, gaming, robots de cuisine… Ces appareils ont tous eu une première vie, ils ont été vérifiés, réparés, nettoyés et remis en vente par des reconditionneurs, ce qui permet à nos clients de les acheter à des prix plus accessibles tout en préservant les ressources de la planète. En dix ans, Back Market a démocratisé ce nouveau mode de consommation, comme le prouvent les chiffres : 15 millions de clients uniques dans le monde, une présence dans 18 pays, un volume d’affaires de plus de 2 milliards d’euros, 700 salariés dans sept bureaux à Paris, Bordeaux, Londres, Berlin, Barcelone, New York et Tokyo et, surtout, une communauté de 1800 reconditionneurs présents sur notre plateforme. Nos clients sont des familles qui veulent s’équiper en tech pour eux-mêmes, leurs ados ou leurs parents sans forcément recourir à la dernière nouveauté ni dépenser mille euros dans un smartphone neuf. De plus en plus, nos clients ont aussi une conscience écologique et ont déjà initié des changements de comportement avant les autres. Notre ambition, c’est de faire en sorte que dans les années à venir, 9 Français sur 10 fassent confiance au reconditionné.

 

Comment Back Market réinvente-t-il la relation client pour transformer l’achat en ligne en une expérience de confiance ?

C. S. – En adoptant le modèle du supermarché du reconditionné, nous sommes devenus le référent du marché, incontournable pour les marchands. Ce choix nous a permis d’augmenter la sélection de produits disponibles, puisque nous vendons près de 200 catégories de produits de grandes marques les plus emblématiques (Apple, Samsung, HP, Dell, Sony, Dyson…). Les marchands sont libres de vendre où ils veulent, et nous faisons en sorte qu’ils nous préfèrent en leur donnant accès à des marchés internationaux, en leur offrant des services de base pour piloter leur business ainsi qu’un laboratoire d’expertise et de formation pour apprendre à toujours mieux reconditionner les derniers modèles mis sur le marché. Autre dimension essentielle pour Back Market : nous valorisons la qualité des produits, grâce à nos algorithmes à base d’IA qui mettent en avant les meilleures offres en termes de prix et de qualité. La qualité passe aussi par l’assurance du remplacement express de téléphone en cas de problème, la possibilité d’avoir une nouvelle batterie ou de revendre ses propres appareils, ou encore le service client géré en interne, qui est plus rassurant pour les clients. Nous proposons aussi des facilités de paiement. Grâce à sa communication atypique, impertinente, à contre-courant des marques de produits neufs, Back Market s’est positionné d’emblée comme une vraie marque à part entière. 

 

Quels sont pour vous les enjeux à venir pour le secteur du reconditionné ?

C. S. – Pour développer ce marché, le reconditionné doit être considéré comme une filière économique à part entière. Aujourd’hui, le réemploi est perçu à tort sous le seul prisme environnemental, comme une filière du traitement des déchets au même titre que le recyclage. Or, le recyclage doit être la dernière solution pour traiter les déchets. Avant d’envoyer les produits dans des broyeuses, il faut les vérifier, les réparer, les remettre en vente pour leur donner une nouvelle vie. L’accès au gisement de produits à reconditionner doit donc être mieux structuré, ce qui n’est pas encore le cas en France, puisque cent millions de téléphones dorment dans les tiroirs des Français ! Tout l’enjeu consiste à leur faire prendre conscience que leurs téléphones ont de la valeur et qu’ils peuvent récupérer de l’argent en les revendant. Enfin, il faudrait aussi adopter une fiscalité qui favorise le reconditionnement, car c’est une industrie créatrice d’emplois qualifiés qui répond aux enjeux actuels d’environnement et de souveraineté économique. 

Diplômée d’un master de marketing de Paris Dauphine, Charlotte Souleau a passé la majeure partie de sa carrière chez Carrefour, y entrant en 2010 comme chef de projet stratégique. Elle y a grimpé les échelons avant de quitter l’enseigne en 2022 pour Aramisauto.

En juin 2024, elle est devenue DG France et Espagne de Back Market, leader de la vente de produits électroniques reconditionnés et l’une des success stories de l’industrie de la tech française avec une valorisation dépassant 5,1 milliards d’euros. Ce qui l’a attirée dans ce nouveau poste, c’est avant tout la notion d’impact, très marquée chez Back Market.