
L’IA générative, nouveau psychologue de bureau
ChatGPT, Claude, Gemini… En 2025, des millions d’actifs confient leur équilibre mental à ces IA. Une révolution silencieuse qui bouleverse le rapport au bien-être au travail et interroge les stratégies QVCT (qualité de vie et conditions de travail) des entreprises.
Un basculement silencieux s’opère dans les bureaux : pour soulager l’anxiété, la solitude ou les doutes professionnels, de nombreux salariés se tournent vers ChatGPT, Claude ou Gemini, reléguant les circuits RH classiques au second plan. Selon le rapport Top-100 GenAI Use Cases (2024), la « therapy/companionship » – le recours à l’IA pour un soutien émotionnel ou une écoute – s’impose comme l’usage numéro 1 de l’IA générative, devant la génération d’idées ou l’organisation de tâches. Cette évolution répond à un enjeu massif, l’OMS chiffrant à 1000 milliards de dollars les pertes de productivité liées à la dépression et l’anxiété au travail.
La force de ces IA : disponibilité, neutralité, capacité d’écoute inépuisable, et anonymat. Elles offrent, via une simple interface, un espace de parole sans jugement, réduisant la stigmatisation et facilitant l’accès au soutien psychologique. Mais cette révolution inquiète. Usbek & Rica, média de référence sur les futurs technologiques et sociétaux, alerte sur cette zone grise : ces outils, en apparence inoffensifs, contournent les dispositifs RH et échappent à tout contrôle de fiabilité ou de confidentialité. Les avatars thérapeutes pullulent sur les plateformes, sans garantie de compétence ni de sécurité des données. Les experts appellent à une « numéricovigilance » : l’IA ne doit pas se substituer à l’humain pour les sujets sensibles comme la santé mentale, et son intégration dans les stratégies QVCT doit s’accompagner de garde-fous éthiques et d’une supervision humaine constante. L’exemple d’Alan, pionnier français de l’assurance santé, montre comment l’IA générative peut transformer l’accompagnement des collaborateurs tout en respectant des conditions strictes. Sur Slack, les collaborateurs renseignent publiquement un compte-rendu hebdomadaire de leur activité et de leur ressenti. L’IA, opérant en système fermé et sécurisé, agrège ces données pour une remontée transparente auprès des managers, qui peuvent détecter des signaux faibles de risques psychosociaux. L’outil reste un assistant : toutes les recommandations sont validées par des humains et le consentement des employés est systématiquement requis.
Pourquoi c’est intéressant ?
L’IA générative, bien encadrée, devient un levier puissant pour détecter précocement le mal-être, personnaliser l’accompagnement et libérer du temps RH pour des missions à plus forte valeur ajoutée. Pour les entreprises, c’est l’opportunité de renforcer la QVCT, d’améliorer la prévention et la productivité, à condition de placer la confiance et l’éthique au cœur du dispositif.
Sources : https://hbr.org - https://www.who.int - https://www.andrh.fr - https://usbeketrica.com
Crédits photo couverture : ©Adobe Stock
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