Alimentaire : la grande distribution a du souci à se faire

Alimentaire : la grande distribution a du souci à se faire

Bien qu’elles soient encore très fréquentées, les grandes surfaces alimentaires peinent de plus en plus à convaincre les Français de leur pertinence. L’étude « Rapport des Français aux formats commerciaux alimentaires » dévoilée le 17 janvier par l’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo) est en effet sans appel : si 94 % des Français se rendent au moins une fois par an dans un hypermarché et 49 % au moins une fois par mois, ces chiffres sont en recul de 11 % par rapport à la même étude menée il y a trois ans. Les supermarchés et les enseignes de « proximité » de la grande distribution sont encore plus à la peine, avec -15 % et -26 % respectivement.

La qualité, l’authenticité et la responsabilité sont plébiscitées

« Une des raisons évoquées par les Français qui ont réduit ou cessé leur fréquentation des hypermarchés, supermarchés ou petites surfaces de la grande distribution est que l’offre est mal adaptée à leurs besoins », explique Philippe Moati, cofondateur de l’ObSoCo. Les « petits » formats, tels que les producteurs locaux, les artisans, les marchés et les magasins bio, bénéficient d’une image positive chez les consommateurs. Selon Philippe Moati, ils sont « très largement associés par les consommateurs à la qualité, l’authenticité et la responsabilité ». Alors que 43 % des personnes interrogées n’apprécient pas le fait que les hypers appartiennent à des grands groupes qui cherchent à maximiser leurs profits, 42 % estiment qu’ils incitent à dépenser plus et 38 % qu’ils se comportent mal à l’égard des petits producteurs.

« L’idée que toute l’offre doit être présente sous un seul toit est limitée »

« Les enseignes doivent changer et aller vers de nouveaux formats, quitte à avancer masqués, comme Casino avec [sa filiale bio] Naturalia, analyse Philippe Moati. L’idée selon laquelle toute l’offre doit être présente sous un seul toit est limitée : il ne s’agit plus d’aller vers une extension du choix pour le client, mais vers une pertinence qui répond à ses attentes particulières. »

Dans son 4e Observatoire des consommations émergentes publié début 2018, l’ObSoCo observait déjà que les consommateurs trouvent de moins en moins leur satisfaction dans l’accumulation d’objets. 8 Français sur 10 sont ainsi désormais adeptes du « fait maison » : « Plutôt qu’acheter, ils prennent plaisir à cultiver leur potager, à faire des confitures, à pratiquer la couture… Pour les gens, acheter un bien n’est pas une finalité », soulignait Philippe Moati dans l’interview qu’il nous a accordée.

Repéré sur : LSA

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