Aurélie Le Cain : l’évangéliste des sciences

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19/12/2023
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De la fusion nucléaire aux verres de lunettes

Avant de rejoindre le fabricant de verres optique Essilor en 2012, Aurélie Le Cain a préparé un doctorat au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), à Bordeaux. Le sujet de sa thèse : définir « les caractéristiques focales de base du laser mégajoule », un instrument scientifique qui simule les réactions de fusion nucléaire au cœur des étoiles. De la fusion nucléaire aux verres de lunettes, il n’y a qu’un pas : « Dans mon travail au CEA, il était beaucoup question de statistiques, de mathématiques et d’optique, exactement comme chez Essilor. » Aujourd’hui, elle travaille avec une équipe interdisciplinaire de très haut niveau, composée de mathématiciens, d’opticiens, d’ingénieurs biomédicaux, de chercheurs en biomécaniques, de responsables marketing… 

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En 2016, elle rejoint le programme Lunettes connectées d’Essilor

« Je suis à l’interface entre le monde réel et les besoins des chercheurs. Ça demande de pouvoir parler plusieurs langages, et mes connaissances sont très utiles pour comprendre ce qu’ils attendent. Les verres de lunettes doivent s’adapter parfaitement à la vue du porteur, qui est unique, et être optimisés en fonction des paramètres du porteur qui sont mesurés par l’opticien. » 

En 2016, elle rejoint le programme Lunettes connectées d’Essilor au bout de deux années de cours du soir sur le big data au CNAM. « Nous installons des capteurs sur des montures d’essai pour enregistrer des données comme la quantité de lumière reçue, les mouvements effectués dans une journée, les conditions environnementales auxquelles les verres sont soumis… Ces données nous apprennent des comportements du porteur de façon à lui proposer des solutions personnalisées à partir de modèle d’IA, ce qui va nous permettre d’innover en nous rapprochant du consommateur. Les lunettes sont des objets tellement raffinés dans le confort, la personnalisation, la recherche de perfection et de qualité, c’est impressionnant ! » 

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Cofondatrice d’ElleStime

Cette addict aux mathématiques est aussi une évangéliste des sciences. Elle a été élue présidente de Women@Essilor, un réseau qui favorise le développement professionnel des femmes dans le groupe, et elle a cofondé le collectif ElleStime pour promouvoir la tech chez les jeunes filles. « Les maths, c’est l’avenir, l’indépendance, l’autonomie financière… Je veux briser les stéréotypes de genre et montrer la pluralité des métiers scientifiques. J’interviens dans les collèges et les lycées avec des associations comme Femmes et maths, Like ton Job… ». Le collectif organisera une journée de sensibilisation le 26 janvier 2024 avec une marraine bien connue, Muriel Pénicaud, ancienne ministre du Travail. Et il y a urgence : depuis 2019, le nombre de bachelières dans les filières scientifiques a chuté de 60 %. Le projet du collectif ElleStime est de sensibiliser les plus jeunes au monde de la tech et de promouvoir les infinies possibilités offertes par les maths et les sciences. 

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Créer une demi-journée réunissant plus de 13 000 collégiens

Originaire de Franche-Comté, Aurélie Le Cain et le collectif travaille à créer une demi-journée réunissant plus de 13 000 collégiens de 5e franc-comptois pour une grande première qui fera de l’académie une pionnière. « Notre objectif est le suivant : parler au plus grand nombre de jeunes de cet âge, là où les orientations se jouent, et les encourager à envisager une carrière dans le monde de la tech en les sensibilisant aux métiers des maths et des sciences. » Pour cela, cette demi-journée débutera par une table ronde expliquant ce qu’est la tech et quels sont les métiers d’avenir. « Puis nous mettrons en relation des femmes, sources d’inspiration potentielles, afin d’expliquer leurs parcours et carrière à de jeunes collégiennes pour leur montrer qu’elles ont leur place dans ces métiers. »

Parcours

Aurélie Le Cain

2007 : Stage à l’Imperial College à Londres, où elle côtoie Brian May, guitariste de Queen et docteur en astrophysique.

2012 : Entrée chez Essilor.

2016 : Intègre le programme Lunettes connectées après deux ans de cours du soir au CNAM.

2022 : Fonde le comité ElleStime avec Véronique Chauveau, présidente d'honneur de Femmes et mathématiques, Sandrine Yana, présidente de L–impact, Claudine Barruet déléguée régionale Elles bougent, Stéphane Gaussent, représentant Rhône-Alpes de la fondation Blaise Pascal et Juliette Delas.

2023 : Trophée Femme du numérique.

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