L’entreprise : mur porteur de valeurs sociétales et environnementales
21/02/2023Aux prises avec les enjeux environnementaux, l’ensemble de la société civile demande à l’entreprise de s’emparer davantage de sa responsabilité sociétale, brique incontournable d’un plan de sobriété. De quels acteurs s’entourer pour aller beaucoup plus loin dans son engagement et comment s’impliquer au sein des territoires pour consolider ses liens avec les acteurs d’un réseau ? S’allier, s’ouvrir, se nourrir du collectif sont autant d’actions qui pourront atténuer les désordres sociaux et environnementaux.
Des entreprises de plus en plus ancrées dans leur époque
La sobriété est loin d’être uniquement matérielle, elle est un tout dont la dimension sociale occupe une place prépondérante. De plus en plus perméables à leur environnement, les organisations prennent conscience de l’influence positive qu’elles peuvent exercer, des capacités et de la puissance qu’elles possèdent pour devenir des actrices incontournables du changement aussi bien dans leur secteur d’activité qu’à une échelle beaucoup plus globale. Peu à peu, l’entreprise devient cette personne morale qui se tourne vers le bien commun et l’intérêt général. En d’autres termes plus forts et encore émergents, elle se politise parce qu’elle affine ses opinions traduites par des actes fondateurs qui ont une portée d’utilité sociale. Cette introspection entrepreneuriale a été facilitée par la loi Pacte, votée en 2019. Cette loi a en effet pour but de mieux concilier croissance et transformation écologique des entreprises. Cheffe de file des entreprises à mission, la Camif a fait le choix, dès 2017, de se doter d’une raison d’être et d’exposer clairement son engagement. Cette entreprise de mobilier, basée à Niort, propose exclusivement des meubles conçus localement dans des matériaux durables issus des réseaux de l’économie circulaire. Des entreprises de plus grande ampleur comme Danone, le Slip Français, Yves Rocher ont rallié le mouvement et font bouger chacune à sa manière les lignes pour dessiner un nouveau modèle d’entreprise. Bref, l’entreprise n’est plus refermée sur elle et commence à composer avec le monde qui l’entoure au moment où éclatent crises sanitaires et écologiques, guerre aux portes de l’Europe, pénuries par manque de souveraineté économique.
L’entreprise à impact : un modèle qui se nourrit des territoires
En quatre ans, tout a changé. Alors les entreprises emboîtent le pas de cet environnement plus rude pour l’adoucir, le rendre plus équitable et soutenable. Le mouvement Impact France est né de la fusion entre le Mouves et Tech for Good. Ensemble, ils ont construit les fondements de l’entreprise à impact, qui propose une vision beaucoup plus holistique d’une organisation et de ses engagements aussi bien internes qu’externes : inclusion, éco consommation, partage du pouvoir mais aussi de la valeur financière et intégration de l’entreprise dans son écosystème territorial. En 2021, selon le mapping dressé par BPI France Le Hub, il existait en France 727 entreprises à impact dont 61 % avaient moins de 5 ans. Elles employaient, en juin 2021, environ 18 000 personnes. Ces entreprises ont un modèle qui joue en faveur du territoire dans lequel elles sont implantées puisqu’elles se tournent vers les ressources humaines et économiques locales. Leur impact se mesure d'autant mieux qu’il se concentre sur une surface relativement restreinte avec des effets positifs qui encouragent les acteurs territoriaux à prendre part au développement de leur région et à initier un nouveau souffle qui se fait ressentir sur le tissu économique national.
Si la finalité de la sobriété consiste à faire mieux avec moins, elle est d’abord un élan pour conduire une nouvelle énergie et s’atteler à désencombrer les modes de pensée pour n’en retenir que le bon sens et suivre ainsi le mouvement organique des êtres humains et de la planète. Pas si sûr que le mieux soit l’ennemi du bien, finalement !