Les grands magasins se réinventent pour séduire la clientèle locale
« Avec cette crise, nous avons perdu notre clientèle internationale qui représentait plus de 60 % de notre chiffre d’affaires (2 milliards d’euros en 2019). Il a fallu se réinventer. » Le directeur des Galeries Lafayette Haussmann, Alexandre Liot, pose un constat sans détours dans Le Parisien. En quelques mois, les grands magasins parisiens ont dû revoir leur stratégie pour attirer la clientèle locale et s’adapter aux nouveaux modes de consommation. Une des évolutions les plus surprenantes est peut-être l’arrivée en grande pompe des articles de seconde main dans ces temples de la consommation. À partir du 22 septembre, la mode circulaire occupera ainsi un étage entier sous la coupole du Printemps. Cet espace baptisé « Septième ciel » se veut le plus grand du monde dans un tel magasin. Le Printemps a aussi lancé un nouveau label « Unis vers le beau responsable », pour mettre en avant les marques engagées (400 sont déjà référencées). « Plus de 85 % des Français considèrent comme essentiel que les distributeurs et les marques s’engagent vers une consommation plus durable », souligne Stéphane Roth, directeur général marketing et communication du groupe Printemps.
Seconde main, chaussures et cordonnerie
Dans la même logique, les Galeries Lafayette Haussmann viennent d’inaugurer un espace dédié à la consommation responsable, (Re)Store. Il propose des vêtements de seconde main, mais aussi des cosmétiques rechargeables ou encore des kits de tricot. Les Galeries Lafayette misent par ailleurs sur un nouvel espace chaussures pour les femmes, « le plus grand d’Europe », avec plus de 200 marques sur 4 000 mètres carrés. Les clientes y trouveront des chaussures de luxe et de créateurs, mais aussi beaucoup de sneakers pour répondre aux nouvelles tendances de consommation. Signe des temps, Veja y a installé une cordonnerie pour remettre en état baskets et tout type de chaussures.
Repéré sur : Le Parisien
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Leroy Merlin pilote des rénovations complètes pour ses clients
Connaissez-vous le service Leroy Merlin Studio ? L’enseigne l’a lancé il y a deux ans sur Paris et l’Île-de-France pour accompagner les propriétaires dans la rénovation de leur logement. La promesse est claire : « Un seul pro pour diriger vos travaux ». « Notre plateforme connecte nos clients à un réseau d’architectes, explique Nathalie Hervet, leader ‘Conquête cœur de ville’ chez Leroy Merlin. Nous avons constitué un réseau d’architectes DPLG (diplômés par l’État), d’architectes d’intérieur et de décorateurs. » Ils sont aujourd’hui 38, avec l’objectif de monter à 50 d’ici la fin de l’année. Après un premier échange téléphonique avec le client, un de ces experts sélectionnés par l’enseigne se rend à son domicile. Une visite facturée 45 € pour une étude de faisabilité matérialisée par un devis estimatif. Selon les besoins, l’intervention de l’expert peut aussi donner lieu à un diagnostic administratif et technique, à la création d’une planche de préconisation matériaux et couleurs, à la réalisation d’esquisses 3D, etc. En cas d’accord du client, l’architecte accompagnera le projet jusqu’à la fin, faisant le lien avec les artisans et les intervenants sur le chantier.
Livraison de courses : les dark stores sortent de l’ombre
Livrer les courses en moins de 10 ou 15 minutes après la commande. La promesse semble folle et pourtant il y a aujourd’hui à Paris un embouteillage de startups qui veulent occuper ce créneau. Gorillas, Flink, Cajoo, Dija, Kol, Frichti ou encore depuis peu Getir. Ce marché a pris le nom de « quick commerce ». Pour tenir leur engagement de livrer en 10 minutes, ces entreprises ont entrepris de mailler les grandes villes européennes de « dark stores », des petits entrepôts fermés au public qui proposent un catalogue resserré d’environ 1 200 références produits. « Sonner et livrer chez le consommateur prend une à deux minutes. Donc, nous devons préparer la commande en deux minutes et être à sept minutes de chez lui », explique au journal Les Échos le PDG de Getir, Nazim Salur. À elle seule, cette entreprise turque prévoit d’ouvrir une centaine de dark stores en France. « Nous sommes plus rapides que le consommateur, même si vous avez un supermarché en bas de chez vous », lance le PDG. Autre exemple : le français Frichti, qui a démarré son activité dans la livraison de repas avant de se reconvertir dans le quick commerce, dispose de 18 dark stores sur Paris.