Marques + startups = de nouveaux services
07/01/2016Pour élaborer des services innovants et les proposer rapidement à leurs clients, les marques se tournent de plus en plus vers des startups. Les services qui naissent de ces alliances ne sont pas uniquement dans la sphère digitale, mais se trouvent aussi bel et bien ancrés dans la vie réelle. Les initiatives de Leroy Merlin, Darty, Voyages-SNCF, BNP Paribas…
1Leroy Merlin + Frizbiz = des coups de main rémunérés entre particuliers
Besoin d’aide pour monter un store ou poser une baignoire ? En partenariat avec la startup Frizbiz, Leroy Merlin propose désormais un service de mise en relation entre particuliers pour la réalisation de petits travaux à domicile. D’un côté, les consommateurs qui ont besoin d’un coup de main pour du bricolage ou du jardinage peuvent poster leur demande sur un site dédié. De l’autre, des particuliers (des « Jobbers » selon la terminologie de Frizbiz) répondent à ces besoins et proposent leur aide contre rémunération. Frizbiz se rémunère par une commission de 13 % sur les transactions ainsi réalisées.
Ces prestations de services complètent assez naturellement les ventes d’article de bricolage et de décoration de Leroy Merlin. Sans concurrencer les artisans, précise Augustin Verlinde, cofondateur de Frizbiz : « Nous proposons des travaux complémentaires, pour lesquels les gens ne font pas appel aux artisans, comme la pose d’une tringle à rideaux, par exemple. Le panier moyen sur Frizbiz est inférieur à 100 euros, c’est vraiment du coup de main. »
Frizbiz existe depuis 2013 sur ce principe d’échange de services entre particuliers, mais a gagné fortement en visibilité grâce à ce contrat avec Leroy Merlin. Convaincue du potentiel de développement de cette forme d’économie collaborative, l’enseigne est aussi entrée au capital de la startup. « Mais Leroy Merlin est minoritaire, la startup conserve toute sa liberté et son agilité », précise Pierre-Édouard Rigot, en charge du partenariat avec Frizbiz chez Leroy Merlin.
Plus d’infos : Le Figaro, Ecommercemag.fr
2Darty + Hellocasa = un rendez-vous avec un professionnel sélectionné pour des travaux de bricolage
Darty vient lui aussi de rentrer sur le marché des services à la personne, et il le fait également grâce à un partenariat avec une startup. Il s’agit ici de proposer les services d’artisans pour des travaux à domicile. L’enseigne s’est associée pour cela à la startup Hellocasa, qui a monté depuis 2014 une plateforme permettant de réserver en quelques clics un professionnel pour des travaux de bricolage.
Ensemble, Darty et Hellocasa ont créé la place de marché Darty Petits Travaux. Les prestations proposées sont très larges : peinture, plomberie, électricité, jardinage, montage de meubles, nettoyage, etc. Le site promet un rendez-vous avec un artisan en 48 heures en Ile-de-France, et de 4 à 7 jours ailleurs sur le territoire. Les prix sont forfaitisés et payables au moment de la réservation, sans surprise au moment de l’intervention. L’esprit du « contrat de confiance » appliqué à l’univers des travaux à domicile.
Plus d’infos : Frenchweb.fr
3Darty (bis) + Colisweb = la livraison en moins de 3 heures
Darty semble bien disposée à tirer parti d’alliances avec des startups pour étoffer son offre de services. Depuis la fin 2015, l’enseigne propose avec une autre startup, Colisweb, un service de livraison en moins de 3 heures. Le service fonctionne pour les achats en ligne de petits appareils électroménagers jusqu’à 30 kg (15 €). Mais les clients de Darty peuvent aussi faire appel à Colisweb en magasin s’ils ne veulent pas repartir avec leur colis à la main.
Un des points forts de Colisweb est son algorithme qui sélectionne en fonction de la commande (volume, poids, taille) le transporteur le plus proche et le mieux adapté (vélo, moto ou voiture). La startup propose aussi des services comme des notifications SMS pour un suivi en temps réel.
« Avec l’intégration de Colisweb, Darty est aujourd’hui la première enseigne retail en France à proposer dans son tunnel d’achat e-commerce un service de livraison aussi rapide et qualitatif pour ses clients », estime Rémi Lengaigne, cofondateur de la startup.
Plus d’infos : LSA
4Voyages-SNCF + LePotCommun.fr = le paiement collaboratif pour les voyages en groupe
Fin 2015, Voyages-SNCF a enrichi son offre d’une nouvelle fonctionnalité : la réservation de billets à prix réduits pour des groupes de 10 à 30 personnes. Jusque-là, les réservations de groupes ne pouvaient s’effectuer qu’en gare ou en boutique SNCF. Mais il restait la question de l’avance du prix des billets : quand une personne réserve pour un groupe, elle doit souvent payer l’ensemble des billets et se faire rembourser ensuite par chacun des participants. « 25 % de nos usagers nous ont dit que le frein à notre offre de groupe était l’avance pour tous les participants », explique Franck Gervais, directeur général de Voyages-SNCF, dans un article du magazine Maddyness consacré aux startups françaises.
Pour apporter une réponse à ce problème, Voyages-SNCF s’est allié à la startup LePotCommun.fr qui propose de constituer des cagnottes en ligne. Résultat ? Désormais, quand une personne veut réserver des billets pour un groupe, elle peut poser une option sur Voyages-SNCF, valable 15 jours, et lancer la constitution d’un pot commun où chaque participant sera invité à verser sa participation. Quand la somme est collectée, l’organisateur lève l’option et paie les billets.
« Nous avons une vraie volonté de travailler avec les startups parce qu’elles sont expertes dans leurs domaines, et nous sommes dans une logique de win-win, entre une startup qui cherche de la visibilité et nous qui profitons de son expertise », commente Franck Gervais.
Plus d’infos : Maddyness
5En France, 10 % du financement des startups provient des grands groupes
Comme l’a fait Leroy Merlin avec Frizbiz, les grandes entreprises sont de plus en plus nombreuses à entrer au capital de startups. Ces derniers mois, Legrand est devenu actionnaire de Netatmo, une jeune pousse française qui conçoit des objets connectés (caméras, stations météo, thermostats). Saint-Gobain a fait de même dans Qivivo, qui propose elle aussi des thermostats connectés. La Maif a investi dans plusieurs startups de l’économie collaborative : GuestToGuest (échange d’habitations), Koolicar (location de voitures), Mutum (prêt d’objets), etc. Bouygues Immobilier vient de prendre une participation dans BePark, qui propose une solution de « smart parking »…
Selon une enquête du Figaro, 10 % du financement des startups provient aujourd’hui en France de grands groupes. Un chiffre en progression, qui pourrait se rapprocher du niveau des Etats-Unis, où cette part est de près de 20 %. Toutes les grandes entreprises se mettent au « Corporate Venture » : elles se dotent de fonds dédiés pour investir, seules ou à plusieurs, dans de jeunes pousses.
La motivation est le plus souvent d’accélérer le processus d’innovation, surtout sur des projets disruptifs, qui sortent des champs habituels de développement d’une entreprise. L’objectif est aussi de contribuer à la transformation digitale des grands groupes. C’est ce qu’observe Marie-Vorgan Le Barzic, directrice du Numa à Paris (photo ci-dessus), un espace entièrement dédié à l’accompagnement des startups et financé notamment par BNP Paribas, Orange, la SNCF et Cisco : « Les entreprises viennent chercher une nouvelle culture, une nouvelle manière de travailler. En interne, les blocages sont souvent trop importants. »
Plus d’infos : Le Figaro, Les Echos
6BNP Paribas lance un accélérateur pour les startups de la Fintech
Fintech ? Le terme vient de la contraction de finance et technologie pour désigner les startups qui bouleversent le secteur des services financiers. Le financement participatif, ou crowdfunding, en est une des illustrations, avec des sites comme Kickstarter, Ulule ou KissKissBankBank. Mais toutes les activités bancaires se voient aujourd’hui concurrencées par de jeunes entreprises numériques, qu’il s’agisse de crédit pour les particuliers, de placements financiers, d’assurances… Une étude du cabinet McKinsey estime que les acteurs internet pourraient provoquer d’ici à 2020, selon les métiers, une baisse de 20 à 60 % des bénéfices bancaires.
Plutôt que subir, BNP Paribas a décidé de chercher l’inspiration du côté de ces nouveaux acteurs. Le groupe bancaire vient ainsi de créer un « accélérateur » Fintech pour aider de jeunes développeurs à concevoir de nouveaux produits et services, en lien avec ses métiers. Pour sélectionner les startups qui rejoindront l’accélérateur, la banque a lancé un appel à candidatures international, ouvert jusqu’au 17 janvier. L’objectif étant de créer, le 26 février prochain, huit binômes entre des Fintech et les métiers de BNP Paribas.
« A travers notre appel à candidatures, nous recherchons les startups les plus ingénieuses, dont les idées répondent à nos besoins. Nous allons les accompagner au quotidien pendant quatre mois et, à l’issue de cette phase de "flirt", les métiers du groupe se prononceront sur la suite à donner : nouer un partenariat commercial, investir en capital… ou s’arrêter là si le projet n’est finalement pas abouti », détaille, pour le journal Les Echos, Yoann Jaffré, directeur de l’Open Innovation Lab de l’Atelier BNP Paribas. Pendant cette phase dite d’accélération, les huit startups sélectionnées seront hébergées dans une pépinière de BNP Paribas, située boulevard Poissonnière à Paris. Nom de cet immeuble : WAI, pour We Are Innovation. Tout un programme.
Plus d’infos : Fintech Accelerator by L’Atelier BNP Paribas