Viva Technology – Jour 1 – Comme un climat d’innovation
22/05/2024À VivaTech, le climat semble « couler de source » tant l’eau s’est naturellement imposée comme le fil conducteur de notre premier jour de déambulation. De la préservation de cette ressource précieuse à la production d’énergie, en passant par la purification de l’air ou les ressources marines, ces Climate Tech ont beaucoup à offrir.
Révolutionner la lutte contre le changement climatique et ses conséquences sur l’environnement grâce à la technologie : c’est bien le défi que se sont lancé les acteurs de la Climate Tech. Avec seulement 2,5% de ressources mondiales en eau potable, l’or bleu est l’un des grands enjeux face au risque climatique : 17 pays sont d’ores et déjà déclarés à risque et consomment chaque année plus de 80% de leurs réserves, exposant 25% de la population mondiale à des pénuries, selon le World Ressource Institute.
Économies d’eau, production d’énergie propre, découverte de matières premières industrielles écologiques, ou encore purification de l’air, la rédaction du HUB vous propose de partir à la rencontre de 5 startups innovantes et durables rencontrées aujourd’hui.
Bioteos : purifier l’air que nous respirons grâce aux algues marines
Pour preuve, Bioteos, la première startup que nous avons repérée, se propose d’exploiter les algues marines pour purifier l’air que nous respirons. Le procédé : une cuve d’algues qui raffolent des polluants aériens qui se concentrent dans les espaces clos que nous fréquentons. « Les algues se nourrissent des composés organiques volatils qui polluent notre air dans le tertiaire comme les cafétérias », explique Romain Dhenin, cofondateur de Bioteos. Les particules fines sont aussi traitées par ces algues qui « les combattent en s’amassant autour à la manière des anticorps dans l’organisme, ce qui permet de se débarrasser de ces polluants amassés au fond de la cuve ». Le système breveté Oxylon Urban a d’ores et déjà été testé avec succès pour purifier l’air du métro lillois avec une réduction de la pollution aérienne de plus de 70%.
Retrouvez Bioteos à l'Impact Bridge - Stand 003-001
Value Park : profiter du potentiel énergétique de l’Océan
L’eau est aussi une source d’énergie renouvelable inépuisable en particulier lorsque l’on se tourne vers l’océan. Pourtant, le potentiel énergétique cumulé de toutes les infrastructures de production actuellement installées ne fournirait qu’une fraction infime du potentiel énergétique des océans, avec seulement 535 mégawatts, d’après l’International Renewable Energy Agency (IRENA). La startup française Value Park propose de changer cela grâce à deux solutions brevetées : « Avec SWAC (Sea Water Air Conditionning), nous fournissons du froid à la demande grâce aux températures des eaux profondes, et avec l’OTEC (Ocean Thermal Energy Conversion), nous produisons de l’électricité en exploitant le différentiel thermique des eaux profondes et des eaux de surface », explique Quentin Bessodes, Project Leader de Value Park. Ces deux solutions ont la particularité de fournir une énergie propre à tous les territoires marins, tels que les départements et régions d’outre-mer. Le CHU de l’île de la Réunion sera d’ailleurs le premier à climatiser intégralement son infrastructure grâce à cette solution.
Retrouvez Value Park à l'Impact Bridge - Stand 006-004
AquaTech Innovation : réduire la déperdition d’eau des activités humaines
Les récentes sécheresses du sud de la France nous ont rappelé que l’eau est une ressource précieuse, quand bien même nous en avons longuement disposé à volonté. Face à ce constat, la startup AquaTech Innovation, fondée par Geneviève Marais, propose des solutions « visant à économiser la ressource en eau ou protéger l’environnement d’une pollution aux eaux usées ». La startup, qui achève tout juste une première levée de fonds, adresse essentiellement le circuit des eaux usées par l’usage humain et propose ainsi « 4 solutions opérationnelles et brevetées à destination des acteurs du marché touristique tels que les hôtels ». Comptez par exemple une solution adaptée à l’usage des piscines permettant « de récupérer les eaux usées des filtres et pour pouvoir les retraiter et les réinjecter en circuit fermé dans les piscines » plutôt que de rejeter ces eaux dans les égouts à pure perte.
Releaf : les feuilles mortes, future ressource industrielle ?
L’industrie est très concernée par les efforts en matière de réduction des impacts environnementaux. La société franco-ukrainienne Releaf entend répondre à cette problématique en offrant une alternative à la ressource forestière à toutes les entreprises fabriquant des packagings et papiers, une autre matière première que la ressource forestière : les feuilles mortes.
« C’est une technique française qui existe depuis le début des années 1900, mais qu’il était très difficile d’industrialiser avec les techniques de fabrication dévolue à la traite du bois », explique Alexander Sobolenko, CEO de l’entreprise. Après avoir testé avec succès son concept à Kiev, la société installe une nouvelle manufacture aux Mureaux avec le soutien de la ville de Poissy, qui lui fournira gratuitement près de 60 tonnes de feuilles mortes par an et trouve ainsi une alternative économique au retraitement de ces feuilles par voie d’incinération ou de compostage. « Grâce à notre fibre résistante, nous pouvons fabriquer toute sorte de packagings qui sont déjà utilisés par des groupes tels que L’Oréal ou LVMH », conclut l’entrepreneur.
Retrouvez Releaf Paper - Stand J40-006
Seabex : optimiser l’irrigation dans l’agriculture
Parler d’économie d’eau nous amène forcément à questionner les pratiques de l’agriculture. Comment réduire la consommation d’eau douce sans toutefois heurter la productivité des agriculteurs qui doivent assurer la sécurité alimentaire d’une population mondiale croissante ? Seabex propose de mettre au service des agriculteurs le potentiel de l’intelligence artificielle afin d’optimiser leurs pratiques d’irrigation. « Malgré leur savoir immense, les agriculteurs irriguent leurs terres au jugé, ce qui entraîne des excès, ou au contraire des carences », observe Amira Cheniour, CEO de Seabex. La gestion des ressources de l’entreprise en France se veut beaucoup plus accessible et scalable que d’autres solutions équivalentes du marché. « Grâce aux capacités d’analyse de l’IA, nous n’avons plus besoin d’installer des capteurs sur les parcelles des utilisateurs, ce qui rend la solution beaucoup plus simple d’accès », explique Amira Cheniour. Les données exploitées par le modèle d’intelligence artificielle comprennent à la fois des bases de connaissances scientifiques sur les semis utilisés, les informations météorologiques publiques, ou encore des données satellites pour ce qui est de l’anticipation des résultats.
Retrouvez Seabex - Stand D37-021