L’intérêt général, c’est la boussole d’Agathe Sanson, directrice des relations parties prenantes, communication et mécénat de CNP Assurances. Elle a fait ses premières armes dans les cabinets ministériels, à Matignon puis à l’Élysée. « La communication, qu’elle soit publique ou d’entreprise, n’a de sens que si elle contribue à faire société », insiste-t-elle. Ce sens du collectif, elle l’a retrouvé en rejoignant CNP Assurances en 2007, une entreprise à la croisée de la finance et de la protection sociale. « Derrière chaque produit d’assurance, il y a des trajectoires de vie : préparer une épargne, acheter un logement, se protéger face à la maladie ou à la dépendance d’où notre engagement à repousser les limites de l’assurances pour protéger le plus grand nombre. Cette conviction irrigue aussi mon engagement pour le mécénat. » 

Durant ses premières années sous les ors de la République, elle a côtoyé nombre de personnalités politiques de premier plan. Mais Nelson Mandela reste l’un de ceux qui l’ont profondément marquée, avoue-t-elle. « C’était en 1994, juste avant qu’il ne soit élu à la présidence de l’Afrique du Sud. On célébrait la fin de l’Apartheid, et il offrait une formidable leçon d’humanité et de courage. » Chez CNP Assurances, Agathe Sanson cite aussi les dirigeants qui ont porté avec elle la transformation du groupe, en particulier l’inscription de la raison d’être dans les statuts. « Cette raison d’être a comme fil rouge l’inclusion, et elle donne de la cohérence à toutes nos actions, financières comme extra-financières. Nous l’avons déclinée en six engagements – envers les clients, collaborateurs, partenaires, investisseurs, société et planète –, assortis d’indicateurs suivis par les métiers. C’est concret, mesurable, partagé. Elle implique l’ensemble de nos 8 500 collaborateurs, en France et à l’international, pour qu’ils se sentent acteurs de la transformation. »

Vice-présidente de la Fondation CNP Assurances, Agathe Sanson applique une logique d’anticipation. « Notre rôle n’est pas de dupliquer les politiques publiques, mais de mettre en lumière des sujets encore peu visibles. » La fondation s’est donc mobilisée pour la lutte contre la douleur, l’équipement des communes en défibrillateurs, bien avant que la loi ne les rende obligatoires, et depuis deux ans, la santé physique et mentale des jeunes. « La précarité, la sédentarité, l’exposition aux réseaux sociaux nourrissent des fragilités multiples, c’est une bombe à retardement sanitaire. » Et dans un monde saturé de messages, Agathe Sanson défend une approche fondée sur l’écoute et la co-construction. Elle cite l’exemple d’un travail mené avec des associations de patientes atteintes de cancer du sein. « La médecine faisait espérer une guérison, tandis que l’assurance continuait de les exclure des projets de vie. Nous avons décidé que dès la fin du protocole thérapeutique, l’assurance emprunteur s’appliquerait sans surprime. C’est typiquement une solution née du dialogue avec les parties prenantes. »

L’intelligence artificielle, CNP Assurances la déploie avec précaution. « L’IA peut accélérer l’instruction des contrats ou simplifier des processus lourds. Mais nous formons nos collaborateurs pour qu’ils en gardent la maîtrise et évitent les biais. » Mais l’IA générative présente aussi un risque pour la communication : « C’est un enjeu fondamental pour les marques : comment s’assurer qu’elles émergent quand les clients posent des questions à l’IA ? C’est un sujet compliqué, et nous travaillons à des stratégies dédiées pour que CNP Assurances continue d’apparaître de façon pertinente dans les résultats. » Au-delà de la technologie, Agathe Sanson veut protéger les « vraies interactions humaines ». « Les nouvelles générations ne parlent plus, elles n’échangent plus qu’à travers des plateformes et des devices. Ceux qui travaillent sur le lien en entreprise et dans la société devront s’assurer que les interactions entre personnes, qui sont le sel de la vie, gardent toute leur importance. On va se mobiliser aussi pour ça ! »