L’expertise, un actif de plus en plus valorisé par LinkedIn

12/09/2024

Cela ressemble à un paradoxe : plus la connaissance métier est librement diffusée, plus elle gagne en valeur. LinkedIn cherche à amplifier cette « mécanique sociale », en ayant revu son algorithme, en formant des experts à la publication de contenus, en générant par IA des articles collaboratifs. Eclairage de Sandrine Chauvin, directrice de la rédaction internationale de LinkedIn, sur ces approches.

Pourquoi LinkedIn a-t-il renforcé la valorisation des contenus d’expert(e)s ?

Sandrine Chauvin – Nos utilisateurs sont demandeurs de contenus fondés sur des connaissances métier et sur l’analyse de l’actualité économique. Depuis un an, les recherches effectuées dans notre plateforme sur la base de ces critères ont progressé de 40% à l’échelle mondiale ! Avec, par ricochet, une forte hausse des échanges entre professionnels via les fils publics et les messageries privées, renforçant notre fonction de « média conversationnel ». Ainsi, chaque semaine, plus de cent millions de membres interagissent avec les contenus LinkedIn via leur fil d’actualité. Et nous avons enregistré un engagement record entre 2021 et 2023, le nombre de contenus publiés ayant augmenté de 42%. Ces experts et expertes s’affirment par leur capacité à partager leur grande expérience et leurs compétences de pointe – qu’elles soient techniques, sectorielles ou fonctionnelles. L’algorithme de Linkedin croise plusieurs critères¹ pour identifier des experts. Sur cette base automatisée, seuls les « Top voices » sont sélectionnés et suivis par les équipes éditoriales de LinkedIn. Quels que soient leur métier et leur région, nos membres utilisent les contenus d’experts pour s’informer, faire de la veille sur leur secteur d’activité, se valoriser, rechercher des opportunités professionnelles, entrer en relation. Nous avons donc décidé de modifier notre algorithme : les articles et les contributions d’experts sont désormais mieux mis en avant, et non plus les contenus les plus lus ou partagés.

¹. L’algorithme de Linkedin croise plusieurs critères pour identifier des experts : leur expérience, formation et compétences certifiées ; leur antériorité,  l’utilité et la pertinence de leurs posts pour des groupes d’utilisateurs ciblés (par fonctions ou filières) ; les commentaires et republications par d’autres experts ; les réponses à ces interactions ; le nombre de personnes abonnées à leur profil. 

 

Quels sont les bénéfices de cette culture de l’expertise ?

S. C. – En développant une pratique de contenus experts, un professionnel comme une organisation augmente sa notoriété, son cercle d’influence, et développe ses opportunités – recruter, être recruté(e), vendre, nouer des partenariats, augmenter son image de marque…

Il existe plusieurs façons de valoriser son expertise dans notre plateforme : en diffusant des informations, des conseils et des analyses d’experts ; via des posts, des carrousels, des vidéos, ou encore des lettres d’information. Les membres peuvent réagir à tous ces contenus en commentaires, ce qui apporte de nouveaux éclairages que nous valorisons tout autant car ils ajoutent de l’expertise à l’expertise.

 

Quels métiers et organisations vous semblent en pointe dans cette démarche ? 

S. C. – Tous ! Notre plateforme met en avant aussi bien des experts autodidactes que des « cols bleus », des artisans, des patrons de PME, des membres de comités exécutifs, des consultants, ce dans toutes les filières et toutes les régions (plus de 75% de nos membres en France travaillent en dehors de l’Île-de-France). Nous comptons également plus de 65 millions de décideurs sur LinkedIn. L’engagement sur leurs posts a augmenté de plus de 23% depuis un an et leurs abonnés de 39%. Le contenu généré par ces dirigeants, le plus souvent sur l’actualité économique ou celle de leur entreprise, génère quatre fois plus d’engagement que celui d’autres membres.

Nous accompagnons tous ces experts à travers une équipe éditoriale de LinkedIn Actualités (composée de dix journalistes et managers de communautés) ainsi que plusieurs programmes. Ainsi, LinkedIn Top Voices rassemble des professionnels sélectionnés par la rédaction (ils sont plus d’un millier en France). Nous les accompagnons dans leurs prises de parole pour les aider à créer un contenu pertinent pour leurs audiences et nos membres, et à développer leurs communautés. Nous collaborons ainsi avec les dirigeants de nombreux grands groupes, comme Carrefour, Accor, SNCF, des sociétés du CAC 40. S’ajoutent à cela dix mille autres « voix » d’experts en France, pour lesquels nous proposons des formations en ligne sur comment et quand publier, pour toucher la bonne audience au bon moment.

 

Quelles tendances observez-vous depuis l’intégration d’articles contributifs d’experts générés par IA ?

S. C. – Depuis mars 2023, nous proposons en effet des sujets générés par IA, liés à des compétences recherchées dans le monde entier. Notre plateforme sollicite ensuite, de façon ciblée, des experts qui apportent des éclairages nouveaux ou complémentaires. Nous avons noué pour cela un partenariat avec Microsoft, notre maison-mère, en nous assurant que les questions posées et les articles ébauchés aient une qualité et une pertinence éditoriales suffisantes.

Moins d’un an après le lancement de ces articles collaboratifs, nous avons dépassé les dix millions de contributions, et le nombre de membres lisant chaque semaine des articles collaboratifs a été multiplié par près de trois en l’espace d’un trimestre. De nouveaux formats collaboratifs seront développés d’ici fin 2024 tels que des questions-réponses mêlant IA et contributions d’experts, ou encore un nouvel onglet dédié à la vidéo valorisant les décryptages de l’actualité économique ou des entreprises. Enfin, nous testons des séances de questions-réponses en direct avec des dirigeants, uniquement réservées à nos membres Premium.

 

La bio de Sandrine Chauvin

Avant d’intégrer LinkedIn en 2015 et d’en devenir directrice de la rédaction internationale, Sandrine Chauvin fut responsable éditoriale Web de la Harvard Business Review et de Capital.fr, ainsi que journaliste pour la presse nationale et régionale en France. Elle est diplômée en sciences politiques (Sciences Po Lyon, université de Birmingham), journalisme (Celsa) et économie (emlyon, Institut des hautes études de l’entreprise).

La bio de Sandrine Chauvin

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