Anthony Catillon : « Log’issimo redonne de la valeur à la marchandise tout au long de son cycle de vie »

Pourquoi la reverse logistics est-elle devenue un enjeu stratégique pour les entreprises aujourd’hui ? 

Anthony Catillon – Les évolutions réglementaires en cours, dont les décrets d’application de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) votée en 2020, poussent les entreprises et les collectivités à repenser le cycle de vie de leurs marchandises et des emballages pour diminuer leur impact environnemental. Chez Log’Issimo, nous leur proposons des solutions logistiques pour récupérer les marchandises, notamment auprès de réseaux diffus, et une mise en relation avec des filières de valorisation, solutions que nous intégrons aussi dans nos réponses aux appels d’offres. À la fin de l’année dernière, par exemple, Log’Issimo a été renouvelé pour opérer toute la partie 3PL (entreposage, préparation de commandes, transport) du matériel informatique des lycées de la région Île-de-France. Au-delà de la livraison, la région nous demande des services après-vente avec de la reprise de matériels défectueux afin d’engager une réparation de premier niveau (batterie…). Nos solutions s’appliquent aussi au secteur du frais. Les collectivités qui veulent servir des repas avec de la vaisselle réutilisable nous demandent de récupérer des barquettes, de les laver et de les réinjecter dans le circuit en nous appuyant sur nos partenaires. Log’Issimo assure enfin d’autres types de reprises de flux pour une remise en stock des marchandises pour le secteur de la pièce détachée automobile par exemple, la récupération des invendus ou des fins de collection dans l’habillement, mais aussi pour assurer des transferts entre boutiques à la demande de ses clients. Cette organisation évite des stockages inutiles dans les espaces de vente et permet d’assurer une optimisation des flux logistiques.  

Quelles innovations concrètes Log’issimo propose-t-elle pour optimiser la gestion des retours ? 

A. C. – Log’Issimo a développé des services « bout en bout » pour différents cas d’usages. Nous pouvons orchestrer à la fois l’alimentation des réseaux de distribution et la récupération des flux de produits à valoriser et à réintégrer dans les circuits, le tout en tenant compte des exigences des producteurs et avec un impact économique et écologique moindre. Exemple avec Nespresso : nous avons mis en place avec les boutiques un dispositif de collecte des flux de capsules usagées pour réutiliser l’aluminium et produire du terreau à partir du marc de café. Nous opérons également du swap de produits : nous récupèrons par exemple, dans les points de vente de deux enseignes de la grande distribution alimentaire et spécialisée, des cylindres de gaz vides apportés par les consommateurs et qu'on remplace par des pleins. Les produits usagés sont concentrés sur un de nos hub et stockés avant d’être reconditionnés en palette et acheminés vers le site où ils seront nettoyés et remplis à nouveau.

Comment les collaborateurs de Log’issimo aident-ils à transformer ces innovations en succès ? 

A. C. – L’attention portée au client destinataire, l’exécution du service dans les meilleures conditions, ce sont les valeurs fortes des postiers, issues des valeurs de La Poste et de sa mission de service public. Les opérateurs supply chain de Log’Issimo sont formés à ces nouveaux métiers logistiques et façonnnent, par leur proximité, un relationnel client de qualité. Cette proximité est précieuse pour nos clients, qui ne connaissent pas forcément les possibilités de valorisation de leurs produits. Nos opérateurs se positionnent en conseil, ils présentent à leurs clients toute la palette de nos services bout en bout, perçoivent les besoins des clients, et ainsi, nous amènent à proposer des services de reprise des produits, de remise en rayon, etc. Tout cet accompagnement, nous le portons au sein du groupe La Poste, en nous appuyant sur Recygo et Proxéo, nos solutions de recyclage et réemploi.

Quelles sont les prochaines étapes pour Log’issimo dans le développement de la reverse logistics en 2025 ?

A. C. – Nous avons montré notre capacité à redonner de la valeur à la marchandise tout au long de son cycle de vie. Nous allons donc accompagner le mieux possible nos clients dans les transformations qu’ils vont devoir accomplir pour valoriser leurs produits. Aujourd’hui, les livraisons et les reprises de flux ont tendance à être séparées, mais pour nos clients, il est plus simple et plus vertueux qu’un seul opérateur gère les deux. Nous voulons donc monter d’un cran pour proposer un bouquet de services plus large et plus intégré, tout en continuant à verdir nos solutions logistiques.