Bienvenue dans l’ère du shopping instantané !
05/04/2018Faire du shopping l’acte le plus naturel possible. C’est l’objectif d’enseignes comme Kiabi, Etam ou Decathlon, et aussi bien sûr des GAFA. Avec un smartphone ou en magasin, l’expérience d’achat n’a jamais été aussi fluide. Il devient même possible d’emprunter des produits avant de les acheter. Votre panier de tendances en 7 initiatives !
1Instagram et Pinterest deviennent, aussi, des sites de e-commerce
J’aime un produit présent sur une photo d’Instagram, je clique dessus, je l’achète. C’est le principe de la fonctionnalité « Shopping » que le réseau social a déployée en France le 20 mars dernier. Elle vise à rendre l’acte d’achat le plus naturel possible en permettant aux marques d’ajouter un tag sur l’image d’un produit, affichant sa description et son prix. En cliquant dessus, l’internaute est automatiquement renvoyé vers la page du vendeur.
« Nos utilisateurs se rendent tous les jours sur Instagram pour découvrir et acheter des produits de leurs marques préférées. Nous voulons fluidifier encore plus cette expérience. Qu’il s’agisse d’un artisan local, d’un fleuriste ou d’un magasin de vêtements, acheter directement via Instagram n’a jamais été aussi facile », fait valoir Julie Pellet, responsable du développement d’Instagram pour l’Europe du Sud, citée par l’Usine Digitale.
Dans l’Hexagone, cinq marques partenaires ont participé au lancement de la fonctionnalité Shopping : La Redoute, Birchbox, Le Slip Français, Sephora et Clarins. D’autres enseignes comme Intersport l’ont rapidement adoptée depuis. Un pas supplémentaire est franchi, faisant d’Instagram une vraie vitrine commerciale, générant encore plus directement des ventes.
Autre réseau social de partage d’images, Pinterest a également annoncé, le même jour qu’Instagram, qu’il instaurait en France une fonctionnalité équivalente, sous le nom de « Shop the look ». Ici aussi, les marques pourront rediriger les internautes d’un simple clic sur la photo d’un produit vers leur site marchand. Premières enseignes partenaires : Zalando et Maisons du Monde.
2Google Lens, le « Shazam des objets », va bouleverser l’expérience client
L’acte de shopping va continuer à se fluidifier, vers toujours plus d’immédiateté et d’ubiquité. Dans un avenir proche, il pourrait même suffire de brandir son téléphone vers n’importe quel objet du monde réel pour pouvoir le commander. Par exemple, photographier un vêtement qui nous plaît dans la rue, en connaître immédiatement la marque et pouvoir l’acheter en ligne. C’est très loin d’être de la science-fiction : c’est la prochaine étape de la fonctionnalité Google Lens, parfois décrit comme le « Shazam des objets », comme le rapporte Le Figaro.
À court terme, l’actualité de Google Lens est son déploiement sur l’ensemble des smartphones. Jusqu’ici, cette fonctionnalité était réservée aux téléphones Pixel 2. Google vient d’annoncer qu’elle allait être progressivement généralisée sur tous les appareils Android équipés de la dernière version de Google Photos, et elle gagnera ensuite les iPhone.
Aujourd’hui, Google Lens permet de scanner ce qui nous entoure pour obtenir des informations en temps réel. Que l’on photographie un monument (voir l’image ci-dessus) ou l’affiche d’un film, l’intelligence artificielle de Google identifie ce qui se trouve dans la photo, et propose de fournir des renseignements complémentaires. Prendre une photo de la devanture d’un restaurant permet ainsi d’obtenir instantanément les avis des clients, les plats du menu et les horaires d’ouverture. L’application peut aussi reconnaître les différentes variétés de plantes ou les races de chien, par exemple.
Pour l’instant, Google Lens ne s’applique qu’aux téléphones qui utilisent la version anglo-saxonne d’Android. L’intelligence artificielle doit, par ailleurs, encore s’améliorer pour reconnaître plus finement les objets du quotidien. Mais les progrès sont constants. Le site Gizmodo entrevoit qu’un jour Google Lens sera capable de calculer le nombre de calories d’un plat uniquement en le prenant en photo ! Ce site spécialisé dans les nouvelles technologies imagine, bien sûr, qu’à ce moment-là les applications dédiées au shopping auront envahi notre quotidien…
3Fnac Darty, Sephora et OUI.sncf se lancent dans le commerce vocal avec Google
Le shopping intuitif, sans interface, est au cœur d’une bataille de titans que se livrent Amazon et Google. Amazon a pris une longueur d’avance grâce à son enceinte connectée Alexa. Le géant du e-commerce en a déjà vendu plus de 15 millions aux États-Unis, permettant d’initier des commandes en ligne grâce à la voix.
Google vient de lancer sa contre-attaque en dotant son assistant intelligent, Google Assistant, de capacités transactionnelles activables grâce à la voix. Le moteur de recherche a annoncé le 19 mars dernier qu’il allait expérimenter cette fonctionnalité avec trois entreprises en France, Fnac Darty, Sephora et OUI.sncf. Concrètement, d’ici la fin de l’année, les possesseurs d’un smartphone Android ou d’une enceinte connectée Google Home (en photo ci-dessus dans sa version mini) pourront ainsi acheter des produits ou réserver des services en passant commande vocalement.
« Nous espérons réaliser dans les prochaines années 10 % de notre chiffre d’affaires via ce canal », indique à LSA François Ozanne, directeur Internet et mobile chez Fnac Darty. Dans un premier temps, seuls 500 produits (les meilleures ventes musique, livre, vidéo et jouet) devraient pouvoir être commandés par la voix. Et l’envoi d’un code par écrit pour confirmer le règlement sera toujours requis. « Cela évitera que les enfants commandent des PlayStation dans le dos de leurs parents », s’amuse François Ozanne.
Les commandes orales de billets de train via OUI.sncf sur Google Assistant resteront aussi soumises à une confirmation écrite. Même si, pour fluidifier totalement l’expérience, Google travaille sur un système d’authentification des clients grâce à leur empreinte vocale.
De son côté, Sephora va permettre de réserver vocalement un rendez-vous pour une épilation des sourcils ou une pose de vernis à ongles en boutique. Sans avoir à confirmer par écrit. Le paiement sera effectué en magasin.
4Kiabi permet à ses clients d’acheter sur son site grâce à leurs identifiants Amazon
Fluidifier les commandes en ligne et surtout faciliter les toutes dernières étapes, celles du paiement et de l’inscription des coordonnées pour la livraison. Faire gagner ne serait-ce qu’une minute à l’internaute devient un enjeu clé pour booster les ventes, notamment sur mobile. Dans ce contexte, Kiabi, l’enseigne numéro 1 des ventes de textile en France, vient d’adopter, en mars 2018, la solution de paiement Amazon Pay.
Concrètement, au moment de valider leur panier, les internautes qui possèdent un identifiant Amazon vont pouvoir l’utiliser pour se connecter sur Kiabi.fr. Ce qui va permettre de transmettre automatiquement leurs coordonnées bancaires, ainsi que leur adresse de livraison. Ils pourront aussi bénéficier du paiement en 1 clic, sans même à avoir à taper le cryptogramme de leur carte bancaire.
« Plus de 70 % de nos clients sont aussi des clients d’Amazon, ce qui veut dire que nous avons la même cible, à savoir toute la famille, explique à FashionNetwork Éric Laurain, le responsable des paiements internationaux de Kiabi. Sachant que le gain de temps pour nos clients est un axe important pour Kiabi et qu’Amazon Pay permet de ramener le processus de paiement à environ une minute, cela nous a évidemment intéressés. Et il y a également la notion de sécurité, notamment quand il s’agit des achats sur mobile, qui est un avantage. »
D’autres enseignes ont choisi de proposer Amazon Pay sur leur site marchand : But, Nature & Découvertes, Easyparapharmacie, Le Coq Sportif, etc. Et comme le système sert aussi d’identifiant à la façon d’un Facebook Connect, Amazon Pay devrait continuer à se développer, son logo s’affichant de plus en plus souvent aux côtés de ceux de Visa, MasterCard et PayPal.
5Etam lance son service « Try at home »
Zalando, Asos, et bien sûr Amazon : dans le prêt-à-porter, les sites de e-commerce misent sur l’option « Essayez d’abord, payez après », permettant de se faire livrer plusieurs articles sans avoir à les payer. Les clients peuvent ainsi essayer des vêtements sans rien débourser, renvoyer ceux qui ne conviennent pas, et ils ne sont débités que pour les produits qu’ils conservent.
Etam va lancer un service similaire, révèle Le Journal du Net. Ce service « Try at home » permettra de profiter de plusieurs articles, commandés en ligne ou – et c’est une nouveauté – choisis en magasin, sans que rien ne soit débité sur la carte bancaire avant dix jours. Le temps de renvoyer les produits non désirés.
C’est une option qui fait sens pour une enseigne comme Etam : il peut être plus agréable d’essayer des sous-vêtements, et demander l’avis de ses proches, chez soi plutôt qu’en magasin.
6Decathlon va aussi permettre d’emprunter les produits avant d’acheter
« Le géant mondial des articles de sport envisage de se lancer dans une véritable petite révolution dans la relation client », écrit La Voix du Nord, le quotidien régional qui couvre le siège de Decahtlon, à Villeneuve d’Ascq (59).
Déjà expérimenté dans sept magasins, ce nouveau service va autoriser les clients à emprunter un produit pendant une semaine pour le tester hors du magasin. Ils devront laisser une caution sur leur carte bancaire du montant du produit, mais ils ne seront débités que s’ils sont satisfaits et s’ils gardent le produit.
Tous les articles, du vélo aux vêtements, devraient être concernés par cette offre « test & buy ». Les produits non choisis seront soit remis en vente après nettoyage, en seconde main, soit recyclés.
Les tests réalisés montrent que plus de 70 % des ventes sont confirmées après essai. Le reste ? 20 % environ des articles reviennent en magasin et peuvent y être revendus sous une forme ou une autre, 10 % de produits sont en revanche plus difficiles à réintégrer.
7Dans le futur, des magasins autonomes et mobiles ?
Et si demain c’était le magasin qui se déplaçait pour venir automatiquement en bas de chez nous ? Lors de l’édition 2018 du Consumer Electronics Show, le grand salon high-tech de Las Vegas, Toyota a présenté un projet de véhicule autonome pouvant se transformer en magasin et cabine d’essayage mobile.
Dans l’idée du constructeur, qui travaille avec Amazon sur ce concept, un internaute pourra sélectionner en ligne un produit qui l’intéresse, comme une paire de baskets, et choisir un horaire pour qu’une navette sans chauffeur le lui apporte en bas de chez lui. Le client potentiel pourra alors essayer l’article dans le véhicule et décider, ou non, de l’acheter.
Toyota a baptisé ce projet e-Palette et prévoit de mener des tests de faisabilité grandeur nature à partir de 2020. Si cela fonctionne, nous serons alors vraiment dans une ère de shopping permanent avec le magasin de notre choix toujours en bas de chez nous !
Nous évoquions ce sujet le mois dernier dans notre Tendance « Le commerce connecté devient vraiment mobile ! ».
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« L’Occitane a la chance d’être sur deux pieds », se félicite Mathieu Staat, directeur digital et CRM international du groupe L’Occitane. Dans une interview au Journal du Net, il explique : « Nous comptons près de 90 sites marchands et un réseau physique de plus de 3 000 magasins dans le monde. Notre stratégie est donc de se mettre à la place du client et de retirer toutes les frictions sur l’ensemble de ces canaux. » Et de résumer la démarche du groupe en une formule : « Pour nous, l’innovation doit être ‘no canal’. » Nous avons récemment consacré un dossier à cet enjeu : « Retail : les 5 révolutions du commerce no canal ».
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Quatre mois après son lancement en novembre dernier, Orange Bank compte déjà près de 100 000 clients. Et leur premier point de contact est « Djingo », un conseiller virtuel qui fonctionne grâce à l’intelligence artificielle Watson d’IBM. Intégré à l’application d’Orange Bank, ce chatbot « réalise en moyenne près de 24 000 conversations par semaine, indique dans La Tribune André Coisne, directeur général de la filiale bancaire de l’opérateur. Nous avons dépassé les 400 000 conversations depuis novembre, cela devient significatif ». Le nombre d’échanges est important car Djingo est un système apprenant. « Nous collectons toutes les requêtes des clients, quel que soit le canal, nous analysons tout ce matériau et nous en nourrissons Djingo. Cela améliore considérablement sa capacité à répondre », explique André Coisne.