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Bpifrance finance et accompagne les entreprises afin de les soutenir dans leur transformation

22/04/2024

Le contexte actuel et les grands défis auxquels les entreprises doivent faire face, environnemental, géopolitique ou sanitaire, fragilisent leurs modèles d’affaires traditionnels et les incitent à se réinventer. Bpifrance les accompagne dans cette démarche ambitieuse, notamment dans la dimension de réindustrialisation verte de la France.

[Interview extraite du Mag Réinvention]

Pour Bpifrance, les entreprises doivent réinventer leurs modèles d’affaires, pourquoi ?

Philippe Kunter – Face aux enjeux environnementaux, sociétaux, mais aussi sanitaires et géopolitiques, les entreprises doivent impérativement changer de modèle ou du moins le revisiter. Nos interventions en financement et nos dispositifs d’accompagnement ont pour objectif de les aider et les soutenir de manière très opérationnelle dans leur démarche. L’exemple d’entrepreneurs qui passent à l’action est fondamental pour motiver et entraîner leurs pairs et les différents écosystèmes dans lesquels ils gravitent. Aujourd’hui, et nous en sommes ravis, les entreprises passent du discours à la mise en œuvre d’actions concrètes face à ces grands défis dans leurs activités pour des raisons de développement, de création de valeur, d’attractivité, d’image, mais aussi réglementaires. Ces démarches peuvent aussi constituer une réponse adaptée face à la recherche de sens des salariés, au regard du phénomène de « grande démission » et d’abandons de postes constaté en 2022 qui ont touché un grand nombre d’entreprises en France et à l’international, et aux tensions qui en résultent en termes de recrutement. Bien sûr, ces transformations ne s’opèrent pas sur un coup de sifflet, mais impliquent une coopération entre l’ensemble des acteurs sur les territoires : collectivités, investisseurs, banquiers et entrepreneurs. L’exemple de certaines entreprises dans des secteurs traditionnels comme les Fonderies de Sougland (Hauts-de-France) est à ce titre édifiant, sur la manière de revisiter le modèle d’affaires en ayant recours, entre autres, à des dispositifs tels que les VTE (volontaires territoriaux d’entreprise) verts.

Comment Bpifrance les accompagne-t-elle dans cette transformation ?

P. K. – Notre mission, qui s’est complexifiée au fil du temps, consiste à les soutenir, les accompagner de manière très opérationnelle sur les dimensions financières et extra-financières et les conseiller. Nous agissons en tant qu’investisseur, financeur, accompagnateur ; nous mettons à leur disposition des études de référence par le biais de notre think tank Bpifrance Le Lab, ainsi que des e-learnings très pédagogiques via la plateforme Bpifrance Université, ouverte à tous. En tant qu’investisseur, nous cherchons à les orienter dans le cadre du dialogue actionnarial que nous entretenons avec les entreprises dans lesquelles nous avons investi. Les PME et TPE, notre cœur de cible, ont particulièrement besoin d’être aidées et accompagnées pour repenser leur modèle en mettant en œuvre des actions très concrètes sur le plan environnemental et sociétal. Cette transformation nécessite à la fois des outils, des méthodologies et un changement culturel. Avec des partenaires très actifs tels que l’Ademe, nous mettons à disposition des entreprises des outils et des dispositifs pour se décarboner et progresser en termes de sobriété. Toutefois, les enjeux ne se limitent pas au climat ; ils englobent aussi la biodiversité, l’artificialisation des sols, le recours aux ressources naturelles comme l’eau, la préservation des espèces…

 

Bpifrance entend contribuer à la réindustrialisation via l’industrie verte et l’innovation, concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

P. K. – Bpifrance occupe une place centrale dans le plan France 2030, qui œuvre à la réindustrialisation verte dans les territoires. Il s’agit de les revitaliser en y faisant aussi revenir des industries. C’est un enjeu de création d’emplois, de dynamique entrepreneuriale territoriale et de résilience, notamment dans la dimension des chaînes d’approvisionnement, dont la fragilité s’est révélée pendant la pandémie et qui revêt une dimension économique et politique pour les territoires. Nous assistons déjà au retour de certains centres de recherche et de certaines usines, et nous ne pouvons que nous en réjouir. S’agissant de la lutte contre le réchauffement climatique, nous nous positionnons comme la banque du climat des entreprises en déployant un plan climat d’envergure et ambitieux au sein du groupe Caisse des dépôts. En outre, pour aider les PME et ETI industrielles à se métamorphoser, Bpifrance renforce son Plan Deeptech lancé en 2019, qui vise à faire de la France un acteur majeur de l’innovation de rupture en faisant émerger 500 startups deeptech par an à horizon 2025. L’objectif est de faire émerger 100 nouvelles usines par an à l’horizon 2025.

Bio de Philippe Kunter

Philippe Kunter a effectué l’essentiel de sa carrière dans des groupes bancaires en tant que directeur ou banquier conseil (Bred, Crédit Agricole, Unicrédit, Crédit Agricole Indosuez). Il rejoint la Caisse des Dépôts en 2002, d’abord à l’Audit Central en charge des questions de Déontologie, puis en tant que secrétaire général et directeur des ressources humaines de CDC Entreprises. Il est nommé directeur de la consolidation des risques Groupe lors de la création de la Banque publique d’investissement en 2013, puis directeur du développement durable et de la RSE depuis 2016. Auditeur, puis Cadre de comité de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), il est Lt-Colonel (RC) dans l’armée de Terre.

 

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