
Quand les marques surfent sur la fin du monde
En s’associant à l’univers post-apocalyptique avec sa dernière campagne « The Last of Us », Corona rejoint le club des marques qui misent sur des scénarios catastrophe pour se démarquer. Loin de se limiter à un effet choc, ces dispositifs s’inscrivent dans une stratégie de brand-entertainment qui favorise l’engagement, la mémorisation et l’alignement sur des valeurs fortes.
Pour son centenaire, Corona a choisi de s’associer à l’univers post-apocalyptique de la série The Last of Us diffusée sur Max afin de promouvoir son « beach mindset », un état d’esprit axé sur la détente, la déconnexion et la capacité à savourer l’instant présent, même dans un contexte chaotique. La campagne met en scène le personnage de Tommy (Gabriel Luna) trouvant sérénité et réconfort grâce à une bière Corona, détournant ainsi les codes sombres de la série pour transmettre un message positif. Cette collaboration dépasse le simple spot publicitaire : Corona déploie une stratégie immersive et omnicanale avec des activations en point de vente, des événements exclusifs, des contenus digitaux personnalisés et une forte présence sur les réseaux sociaux, créant une expérience globale pour les consommateurs.
Cette démarche s’inscrit dans une tendance de fond où les marques utilisent des scénarios apocalyptiques ou dystopiques pour raconter des histoires originales, mêlant humour, survie et évasion. Heineken, par exemple, a imaginé une publicité où Joe Jonas évolue dans un monde post-apocalyptique déserté par les influenceurs, tandis que Nike ou Apple conçoivent des campagnes fictives adaptées à des mondes en ruine, mettant en avant la résilience et l’adaptabilité. Ces univers sombres servent de toile de fond à des messages optimistes, invitant à profiter de l’instant présent, un écho aux attentes des consommateurs post-pandémie en quête de sens et de légèreté.
Certaines marques vont plus loin : Xbox, avec le film Wake Up, co-réalisé par David Fincher, dépeint une société aliénée où le jeu vidéo devient acte de résistance, tandis que Woolmark compare la fast fashion à une invasion zombie pour valoriser la laine biodégradable. Ce marketing apocalyptique s’appuie sur des ressorts psychologiques profonds : la peur, bien dosée, pousse à la recherche de solutions et à l’évasion. Corona exploite ce mécanisme en opposant l’angoisse de l’apocalypse à la promesse d’un moment de détente immédiat.
Pourquoi c’est intéressant ?
Au-delà du spectaculaire, ces campagnes permettent aux marques d’incarner l’innovation, la fiabilité et la responsabilité tout en captivant des publics saturés de messages classiques. Mais cet outil puissant nécessite une grande vigilance éthique : la frontière entre inspiration et manipulation est fine. Bien maîtrisé, ce paradoxe permet de transformer la fin du monde en un nouveau départ.
Sources :
https://www.marketingdive.com - https://www.afaqs.com - https://lareclame.fr - https://creapills.com
Crédits photo couverture : ©Corona
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