L’IA générative, nouvelle alliée des carrières marketing
09/10/2024Selon l’étude HubSpot Tendances IA 2024¹, l’utilisation de logiciels génératifs par les fonctions marketing serait passée en un an de 35% à 74% aux États-Unis, marquant un changement de paradigme. 68% des répondants voient désormais dans l’IA un auxiliaire indispensable, et 70% estiment qu’elle engendre un retour sur investissement positif pour leur carrière.
En quoi les IA génératives transforment-elles positivement les fonctions marketing ?
Gillian Gandon Chénard – On constate un pivot dans les usages. La promesse initiale de l’IA reposait sur des gains de productivité, et sur la réduction de la charge cognitive pour des tâches structurées – comme la génération de rapports de performance – ou non structurées – comme la personnalisation de messages clients ou la génération de contenus.
Désormais, la transformation des métiers couvre toutes les fonctions marketing (clients, produits, digital) et tous les processus. L’IA propose ainsi des scénarios optimaux en termes de ciblage, de taux de transformation, de cadencement des campagnes, à l’aide de requêtes mêlant des textes, des données, de la voix et des images.
En fait, l’IA générative accélère et améliore tout sur son passage. Elle vient renforcer les capacités intuitives, émotionnelles et créatives des professionnels du marketing, car cette technologie libère du temps et ouvre ainsi la porte à une culture de la pensée divergente, donc de l’innovation. On peut ainsi améliorer des processus, des produits, des campagnes, en formalisant ses intuitions.
Pouvez-vous détailler quelques-uns de ces apports ?
G. G.C. – Bien sûr. Par exemple, 70% des professionnels que nous avons interrogés estiment qu’ils sont plus créatifs grâce à l’IA, qu’ils analysent un problème sous de nouveaux angles, trouvent des moyens novateurs de repositionner un produit ou un service, des styles d’écriture et des messages plus efficaces. 86% disent avoir gagné plus d’une heure par jour sur la création d’idées. Et 64% mieux comprendre leurs clients.
Comment les marketeurs peuvent-ils utiliser ces technologies pour améliorer leur carrière ?
G. G.C. – Je pense qu’il y a plusieurs dynamiques. L’une, intrapreneuriale, fait qu’un professionnel peut se faire remarquer par l’originalité et la précision de ses propositions et de ses actions, affiner ses idées tout en prouvant la pertinence des scénarios formulés et de leurs retombées en termes de chiffre d’affaires, d’influence, et ce, avant même la concrétisation du projet. En cela, ces personnes peuvent bénéficier de promotions plus rapides et plus intéressantes.
L’autre dynamique, entrepreneuriale, fait que les marketeurs peuvent être tentés de devenir conférenciers, mentors, consultants, stratèges, grâce à leur expertise et à leur façon différenciée d’utiliser l’IA générative.
Enfin, il est possible que l’IA rende les trajectoires professionnelles plus fluides, en facilitant les passerelles entre les différents métiers du marketing. Dans notre étude, 32% des répondants déclarent déjà l’utiliser pour se former à de nouvelles compétences, à la maîtrise d’outils complexes, à l’apprentissage des langues étrangères... La comparaison avec la transformation digitale débutée il y a vingt ans est frappante : l’adoption de l’IA dans les carrières marketing, en particulier avec des modèles comme GPT, est fulgurante !
La bio de Gillian Gandon Chénard, senior manager marketing, HubSpot
Titulaire d’un master 1 en sciences politiques de l’université de Toulouse I et d’un master 2 en géopolitique de l’IEP de Toulouse, Gillian Gandon Chénard a travaillé comme manager chez Airbus, ingénieur d’affaires chez Acensi, et content manager chez ComExplorer, puis responsable marketing chez Linkfluence. Depuis 2022, il est intervenant au sein du master en ligne de l’Edhec dédié à l’analytique marketing. Il a rejoint HubSpot en 2023.
¹ Enquête réalisée auprès de 1062 professionnels du marketing et de la publicité aux États-Unis, avec 60% des répondants travaillant dans le domaine de la grande consommation ou du grand public et 40% pour les marchés professionnels ; 56% travaillant dans des organisations de plus de 100 employés ; et 40% occupant un poste de direction.
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