Il faudrait plus d’emojis pour représenter la biodiversité

Il faudrait plus d’emojis pour représenter la biodiversité

Dans iScience, deux scientifiques italiens réclament une meilleure représentation de la biodiversité dans les bibliothèques d’émojis : il manque des plantes, des champignons et des micro-organismes !

Lors d’une conférence à Prague, en 2021, deux chercheurs du Conseil national de la recherche en Italie, Stefano Mammola et Francesco Ficetola, avaient été interpellés par une chercheuse de l’Université suédoise des sciences agricoles, Jennifer Anderson, qui regrettait que le sujet de ses recherches ne soit pas disponible… sous forme d’émoji. « Si vous travaillez à sauver les 🐳, vous pouvez utiliser des graphiques pour vous faire comprendre, a-t-elle expliqué. Pour les champignons aquatiques, il faut d’abord faire connaître leur existence. »

Les deux scientifiques viennent de publier leurs résultats, le 11 décembre, dans la revue iScience : la bibliothèque d’émojis (Emojipedia) n’est en effet pas représentative. Ils ont identifié 112 émojis, 92 illustrant des animaux (chiens, pandas…), mais seulement 16 des plantes, 1 seul champignon (vénéneux) et 1 seul micro-organisme – la bactérie intestinale E. coli.

Susciter un intérêt pour les organismes moins connus

« Nous avons plus d’empathie pour les formes de vie plus proches génétiquement de nous », or « tous les organismes jouent un rôle fondamental, même ceux que nous connaissons moins », soulignent-ils, pointant l’absence de représentation des 20 000 espèces de vers, par exemple. « Créer 20 à 30 émojis supplémentaires ne coûtera presque rien et donnera une meilleure idée de la diversité de la biodiversité. » Cela pourra également susciter l’intérêt du public et soutenir les efforts de recherche. 

Sur le modèle de l’émoji figurant l’ADN, qui représente les avancées de la recherche en génomique, un chimiste, Andrew White, avait fait une proposition, l’an dernier, dans la revue Nature, pour les protéines. « Avoir un émoji est le signal qu’un organisme est suffisamment important pour être l’objet de nos conversations au quotidien », encourage la chercheuse Jennifer Anderson.

Source : The Guardian

Crédits : © Adobe Stock

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