Innovation et économie circulaire

28/03/2022

Si le monde évolue au milieu d’une crise climatique sans précédent, l’innovation, elle, incarne cette époque mouvementée et cette nouvelle vision plus organique des modèles. Alors, au XXIe siècle, elle se doit de créer mieux en faisant moins, c’est-à-dire d’être circulaire. Et cette circularité implique qu’elle soit performante économiquement pour être viable.

L’avenir sera circulaire

Aujourd’hui, en France, l’économie circulaire emploie 3 % de la population active, soit plus de 800 000 emplois. On recycle, on réemploie aussi et on réintègre dans le circuit, la possession s’efface pour laisser place à l’usage ponctuel et à l’économie du partage… Les pratiques des consommateurs évoluent, aux entreprises de se mettre au diapason de leurs attentes ! Mais que faire des budgets colossaux alloués à la R&D ? Ce changement de cap opéré par de nombreuses entreprises n’est pas incompatible avec des enveloppes adressées pour l’innovation en interne. En effet, plutôt que de tout miser sur un nouveau produit, les marques étudient la recyclabilité de leurs emballages, investissent dans des chaînes de tri afin que leurs efforts de recyclage ne soient pas vains. Les stratégies RSE gagnent du terrain au détriment des stratégies marketing pures. Les discours évoluent, le curseur de l’innovation s’adapte et fait en sorte de répondre concrètement et surtout économiquement à ces nouvelles préoccupations. 

Penser au design circulaire pour accompagner la conception

Bien sûr, la soutenabilité économique de ces nouveaux modèles circulaires est au cœur de la question, dont les différentes facettes s’immiscent de plus en plus dès la racine du projet. Explications. La finalité de l’innovation durable n’est plus le seul enjeu, la durabilité et la responsabilité doivent intervenir de plus en plus en amont, dès la phase de conception. Il n’y a pas qu’une seule partie du modèle qui doit être repensée, la refonte se doit d’être globale pour être pertinente. Autrement dit, adieu système linéaire et bonjour design circulaire ! Les études s’accordent à dire que 70 % des coûts et 80 % de l’empreinte environnementale sont déterminés au moment de la conception du produit. Le but du design circulaire consiste à regarder une photographie globale de l’ensemble des étapes de développement. L’idée repose également sur le fait que cette photo puisse être regardée par différents corps de métier ou domaines d’activité. 

L’innovation de la débrouille : ingéniosité versus ingenierie

Si la question de la rentabilité est abordée pour rendre viable le modèle de l’économie circulaire, quid de l’abordabilité ? Face à un monde en proie à des périodes d’instabilité forte sur le plan économique, politique, sanitaire… comment innover mieux avec moins ? Est-ce que ce système D peut s’intégrer dans la stratégie d’un grand groupe ? La fabrication des voitures Dacia par Renault est un premier élément de réponse. Ou bien il n’y a qu’à se souvenir que lors du premier confinement, de grands groupes comme LVMH, Coca-Cola ou l’Oréal, se sont mis à fabriquer du gel hydroalcoolique en masse au nom de la solidarité, ou encore se rappeler des fameux masques de plongée Decathlon qui ont servi de masques à oxygène dans les services de réanimation des hôpitaux en pénurie. L’ingéniosité, nouveau génie de l’innovation ? 
 

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