LVMH veut faire du e-commerce le moteur de son business
Le Journal du Net vient d’interviewer Ian Rogers, le Chief Digital Officer du groupe LVMH. Cet ancien CEO de Beats Music passé par Apple travaille sur la transformation numérique des différentes maisons du groupe. Et il entend bien combler le retard que certaines marques ont pu prendre sur le terrain du digital, notamment sur l’e-commerce. Certes, les situations sont bien différentes au sein du portefeuille de LVMH. « Des marques comme Céline ou Sephora se trouvent à un stade de développement bien différent », pointe Ian Rogers. Mais pour lui, le virage du e-commerce est inéluctable dans le luxe : « Nous avons aujourd’hui des marques dans le groupe pour lesquelles le plus grand magasin est le site e-commerce et dont les ventes en ligne ne cessent de croître. Même s’il est difficile de le dire aujourd’hui, il n’est pas impossible que, pour certaines marques, les ventes e-commerce dépassent un jour les ventes en magasin. Et si ce ne sera pas le cas pour toutes, l’e-commerce devrait malgré tout devenir le moteur de notre business dans les années à venir. »
« Proposer une qualité de service supérieure »
La transformation digitale du groupe s’est exprimée en juin dernier par le lancement d’une plateforme e-commerce baptisée 24sevres, en référence au magasin Le Bon Marché. Le CDO la présente comme « une boutique en ligne multimarques dont le but est de proposer une qualité de service supérieure ». Pour lui, ce n’est pas une simple marketplace, mais bien une « boutique qui sélectionne les produits qu’elle souhaite référencer ». Le groupe a également lancé il y a quelques mois Clos19, une plateforme e-commerce dédiée aux vins et spiritueux.
Accélérer la présence e-commerce de toutes les marques
« L’un de nos autres objectifs est d’accélérer la présence e-commerce de certaines de nos marques qui n’ont pas été particulièrement actives dans ce domaine par le passé », insiste Ian Rogers. En juin dernier, la marque Berluti a ainsi ouvert son premier site e-commerce. Ceux de la maison Céline ainsi que d’autres marques du groupe devraient suivre prochainement. LVMH développe aussi la présence de ses marques sur Tmall, la marketplace d’Alibaba.
Mais pas de vente sur Amazon
Le CDO se montre en revanche plus réservé face à une distribution des produits LVMH sur Amazon. « Les consommateurs du luxe cherchent à vivre une vraie expérience lorsqu’ils achètent l’un de ces produits, estime-t-il. Ce n’est pas au luxe de s’adapter au business distribuant des produits de commodités, mais plutôt à lui de proposer une expérience supérieure. D’une manière générale, je ne voudrais pas faire quelque chose qui risquerait de standardiser notre marque. »
Repéré sur : Le Journal du Net