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Pour un leadership citoyen

15/05/2023

Nous sommes loin du quart d’heure de gloire prôné par Andy Warhol, par contre l’utilisation des réseaux sociaux ancrée dans nos usages a donné voix au chapitre à chacun d’entre nous. Si bien que les frontières entre la vie professionnelle, la vie personnelle et la vie citoyenne sont de plus en plus poreuses et nos causes, combats et valeurs ne restent plus sur le parvis de l’entreprise.

L’entreprise, un point d’ancrage

Face au désengagement des salariés et à leur volonté d’avoir des métiers et des postes qui ont du sens, l’entreprise s’est reconnectée plus vite qu’elle ne l’imaginait avec sa fonction de régulatrice, bâtisseuse et contributrice du territoire dans lequel elle est implantée. Les organisations sont en train de devenir des lieux de dialogue, de compromis, une place où le collectif est non seulement possible mais de plus en plus incontournable pour réussir. Là où les collectivités ont toujours eu le souci de la concertation publique pour faire avancer la cité, les entreprises adoptent à leur tour les principes de la gouvernance participative et partagée. Elles sont de plus en plus nombreuses à se doter d’une mission et d’une raison d’être mais cette volonté d’impact positif ne peut pas seulement figurer symboliquement dans les statuts juridiques des sociétés ou dans la stratégie RSE. L’entreprise est englobante dans toute la valeur qu’elle produit y compris dans sa valeur managériale et dans la culture qu’elle souhaite faire infuser auprès des équipes.

L’influence réciproque

Exit les relations top-down, place au leadership ascendant, celui qui émane de toutes parts et n’est pas l’apanage du dirigeant sachant et inflexible. Le rapport de force a changé, les millennials et la génération Z ont balayé les anciens codes et réinventé les règles de la collaboration avec une conscience aiguë de l’impact positif, de l’empreinte qu’on laisse et surtout de celle, indélébile, fabriquée par les générations précédentes. Jamais une jeune génération n’a été aussi engagée et responsable face à l’urgence climatique et consciente de l’intersectionnalité des luttes. Ces profils parfois redoutés par les recruteurs parce que jugés trop radicaux dans leurs attentes et leurs exigences changent la donne aujourd’hui et participent à la modernisation de la vision des entreprises encore trop campées sur leurs acquis. Plus de flexibilité, plus de transparence, les services RH ont repensé leurs stratégies de recrutement pour rendre leurs organisations plus attractives, plus apprenantes, plus désirables en somme aux yeux de la génération Z dont 23 % a décidé de travailler pour son entreprise actuelle parce qu’elle offrait une culture positive, selon une étude réalisée par le cabinet Deloitte. Dans le monde du travail ou dans la vie citoyenne, le maintien de la démocratie est un modèle que personne ne perd de vue mais que beaucoup souhaitent voir réinventé pour qu’il soit plus transversal afin que les citoyens y prennent part davantage pour faire société. L’entreprise semble être un laboratoire tout indiqué pour transmettre ses idées, mobiliser des micro-communautés et s’inventer de nouveaux leaders.

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