Les grandes marques s’apprêtent-elles à court-circuiter les magasins traditionnels?
#Rétro2017. Une annonce a intrigué début novembre 2017 : au Royaume-Uni, selon The Telegraph, trois géants des PGC, Unilever, Mars et Reckitt Benckiser, s’apprêteraient à passer à la vente en direct auprès des particuliers. En 2018, ces groupes devraient ainsi rejoindre une plateforme Internet d’un nouveau genre leur permettant de vendre leurs produits sans intermédiaire. Des marques comme Axe, Calgon, Dove, Harpic, Knorr ou encore Lipton seraient alors proposées à des prix inférieurs de 30 % à ceux des grandes surfaces traditionnelles… Nous devrions être fixés dans les prochains mois sur la mise en œuvre effective de ce projet. Mais il correspond à une tendance de fond : les grandes marques veulent développer les ventes « direct to consumer ».
Établir des liens directs avec les consommateurs
Dans notre dossier de juin dernier, « Direct to consumer, la nouvelle formule magique », nous avions retenu plusieurs chiffres montrant l’ampleur du phénomène en cours. Nike affiche ainsi l’ambition de réaliser en 2020 un tiers de son chiffre d’affaires en vente directe (magasins et surtout vente en ligne). En février 2017, le groupe Nestlé a également annoncé qu’il voulait, lui aussi, établir des liens directs avec les consommateurs : en faisant abstraction de Nespresso, qui a dès le départ intégré le modèle « direct to consumer », les ventes réalisées par Nestlé sur ses sites de e-commerce ont progressé de 34 % en 2016.
Un chemin de crête pour les grandes marques
Pourquoi les grandes marques cherchent-elles à court-circuiter les distributeurs ? Pour reprendre le contrôle de l’ensemble de la chaîne de valeur. C’est le moyen de récupérer la marge des intermédiaires et de retrouver la maîtrise de leur politique tarifaire. Vendre en direct, cela permet aussi d’acquérir des datas et de la connaissance client. C’est le nerf de la guerre pour faire face à la domination de Google, Facebook, Amazon…
Mais c’est un chemin de crête que vont devoir emprunter les grandes marques : il leur faut éviter de heurter les réseaux de distribution traditionnels, qui représentent encore l’essentiel du chiffre d’affaires. Se pose aussi la question des compétences en interne, voire de la culture d’entreprise, pour passer à un modèle « direct to consumer ».
Retrouvez l’ensemble de notre dossier « Direct to consumer, la nouvelle formule magique », ainsi que notre décryptage « Les recettes de ces marques qui cartonnent sur Internet ».
PLUS DE TENDANCES
Comment séduire les millennials ?
#Rétro2017. La question taraude la plupart des marques, que la cible des 18-35 ans intrigue. Nous avons consacré une Tendance à ce sujet en mars dernier, intitulée « Millennials : 7 produits et services qui bousculent les codes ». L’occasion de découvrir des initiatives qui tordent le cou à quelques idées reçues. Par exemple, pour aller conquérir les 18-35 ans, la banque américaine Capital One ne mise pas uniquement sur le digital : elle fait le pari de points de contact physiques, et conviviaux, en ouvrant des cafés dans les plus grandes villes américaines. Très loin de l’ambiance d’une banque, ces établissements ont des allures d’espaces de coworking. La banque s’y fait discrète, mais à l’arrière de ces cafés, installés autour d’une table, des conseillers sont disponibles pour répondre aux questions des clients. Ils animent aussi des ateliers sur des thèmes ciblés et contemporains : comment financer son mariage ou encore comment parler argent entre époux !