Nike lance un service de seconde main pour ses baskets
La seconde main peut-elle aider à trouver chaussure à son pied ? L’équipementier sportif américain en est convaincu et accélère dans la course à l’économie circulaire. Dans la foulée de son service « Reuse-a-shoe », qui recycle les chaussures trop abîmées, la marque à la virgule lance « Nike Refurbished » (« remis à neuf »), qui consiste à revendre des paires de baskets déjà portées. Concrètement, Nike récupère les chaussures renvoyées par les clients dans les 60 jours après leur achat, les inspecte et, pour celles qui s’avèrent encore vendables, les brosse et les désinfecte à la main afin de les remettre en vente. Les prix sont bien sûr réduits, en fonction de trois catégories : « Comme neuf » pour les chaussures ayant été portées un jour ou deux, « Légèrement usagé » pour celles utilisées un peu plus longtemps, ou « Avec un petit défaut esthétique » pour celles présentant un accroc de fabrication.
Pourquoi 60 jours après l’achat seulement ? « À la différence des vêtements, la difficulté avec les chaussures, c’est qu’elles se forment vite au pied et à la démarche. Une semelle s’use plus ou moins à gauche ou à droite en fonction des personnes, par exemple. Récupérer des sneakers usagées par quelqu’un d’autre peut déstabiliser la démarche, voire poser des petits problèmes de posture », explique à Madmoizelle Julia Faure, cofondatrice de Loom, une marque de mode française écoresponsable.
Les clients, nouveaux acteurs du cycle de vie des produits
Le programme Nike Refurbished est déjà opérationnel dans une quinzaine de points de vente aux États-Unis. Nike devrait rapidement l’étendre outre-Atlantique, mais aucun déploiement n’est prévu en France pour l’instant.
Dans le secteur de l’habillement, controversé pour ses pratiques polluantes, les marques nouent de nouvelles collaborations avec leurs clients pour en faire des acteurs du cycle de vie des produits. Une tendance forte que nous avons décryptée dans notre dossier La RSE fait bouger les parcours clients.
Repéré sur : L’ADN
PLUS DE TENDANCES
Breitling propose ses montres de luxe en location
Constatant que les clients veulent pouvoir louer leurs produits plutôt que les acheter, les marques de luxe accélèrent sur les services d’abonnement. Après l’initiative de Ralph Lauren, que nous avons repérée récemment, l’horloger suisse Breitling vient de dévoiler son service de location Breitling Select. S’il existe déjà des entreprises qui louent des montres de luxe de différentes marques, Breitling est le premier horloger indépendant à proposer ce service sans intermédiaire.
Le vrac gagne toutes les boutiques de The Body Shop
Comme nous le décryptons dans notre dossier « La RSE fait bouger les parcours clients », la vente en vrac gagne chaque jour de nouveaux produits et de nouvelles marques. D’après Nielsen, 19 % des foyers français, soit environ 5,4 millions de personnes, consomment désormais régulièrement des produits achetés en vrac. The Body Shop vient à son tour de rejoindre le mouvement. Des « refill stations » vont être installées dans l’ensemble des boutiques de l’enseigne dans le monde d’ici 2025. Mais la transition sera plus rapide en France. « Les premières refill stations vont être installées à Paris d’ici la fin du mois de mars dans notre boutique près de l’Hôtel de Ville, puis dans celle du Passage du Havre. Ensuite, nous équiperons progressivement nos magasins en province. Nous espérons terminer le déploiement dans nos 47 magasins d’ici la fin octobre », indique à LSA Hugues Laurençon, directeur général de The Body Shop pour la France et le Benelux.
Les Français prêts à s’engager pour une mode plus responsable
70 % des Français se disent prêts à ne plus acheter de vêtements « fast fashion » et 64 % dépenseraient plus pour s’assurer de la provenance RSE d’un article. Issus d’un sondage Ifop réalisé pour le média Nouveau Modèle, ces chiffres révèlent l’importance croissante que revêt une mode plus responsable pour les Français. Ainsi, plus des deux tiers d’entre eux (69 %) déclarent accorder de l’importance aux conditions de fabrication de leurs vêtements. Mais sont-ils prêts pour autant à débourser plus pour des articles éthiques ? Là aussi, près des deux tiers (64 %) disent oui.