Instagram bascule dans le e-commerce
#Bestof2020. En début d’année, nous posions la question : « Instagram, nouveau catalogue de Vente Par Correspondance ? ». Une interrogation très rhétorique. Depuis, dans un contexte de crise sanitaire et d’accélération des usages numériques, la tendance n’a fait que se confirmer : Instagram veut devenir un acteur du e-commerce. En novembre, le réseau social a fait évoluer son écran d’accueil pour y ajouter un bouton « Shop » (« Boutique » dans l’interface française). Il donne un accès direct à une sélection de boutiques de marques et de créateurs. Les utilisateurs peuvent y faire directement des achats, sans avoir à quitter l’application. L’époque semble bien révolue où Instagram n’était qu’un réseau de partage de photos.
Une machine à cash
Quand Facebook rachète Instagram en 2012, l’application n’a pas de business model. Instagram a alors à peine deux ans d’existence et ne compte que 30 millions d’utilisateurs dans le monde. Mais Facebook voit le potentiel de cette appli conçue pour le mobile et accepte de la payer un milliard de dollars. Le montant surprend à l’époque. Aujourd’hui, le tableau est tout autre. Instagram a franchi le cap du milliard d’utilisateurs dans le monde (21 millions en France) et est devenue une machine à cash. D’après Bloomberg, la publicité a rapporté 20 milliards de dollars à Instagram en 2019. C’est plus que YouTube, qui a engrangé 15 milliards de dollars de pub l’an dernier. Mais Instagram entend bien devenir aussi un canal de vente en ligne. Alors tant pis si certains se plaignent que l’application se transforme « en catalogue géant de La Redoute ». Le réseau social multiplie les possibilités proposées aux marques de vendre sur sa plateforme. Cela a commencé en 2018 par les tags Shopping que les marques ou les influenceurs peuvent poser sur une photo pour identifier un sac ou un vêtement : en cliquant dessus, l’utilisateur est renvoyé vers un site de e-commerce.
Intégrer tout le parcours client
Mais le Graal d’Instagram, c’est d’arriver à intégrer tout le parcours client, jusqu’au paiement, sans que l’utilisateur ait besoin de sortir de l’appli. Cette fonctionnalité, baptisée Instagram Checkout, a été déployée aux États-Unis et est attendue prochainement en France. Pour que l’expérience devienne très fluide, similaire à un achat sur Amazon, l’utilisateur est invité à enregistrer ses coordonnées bancaires et son adresse de livraison. Un clic suffit alors pour acheter. Avant même de disposer de la fonction Checkout, plus d’un tiers des utilisateurs d’Instagram disent avoir déjà acheté au moins un produit en cliquant sur une publicité, d’après une étude publiée par Mobile Marketer en septembre 2019. Bref, vous devriez voir de moins en moins de photos publiées par vos amis sur Instagram et de plus en plus de messages émanant de marques et d’influenceurs.
Retrouvez l’intégralité du dossier Instagram, nouveau catalogue de Vente Par Correspondance ?
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Dolce & Gabbana déploie un nouveau format de shopping virtuel
Toutes les marques sont en quête de solutions pour réinventer les parcours d’achat tout en gardant un lien avec leur réseau de magasins. Dolce & Gabbana est ainsi en train de digitaliser ses boutiques pour proposer des visites virtuelles aux internautes, pouvant déboucher sur un rendez-vous avec un conseiller. Ce projet baptisé « Virtual Boutique Experience » consiste à reproduire trait pour trait sur Internet les magasins de l’enseigne. Cela a d’abord concerné le Japon (Osaka), l’Australie (Chadstone), puis l’Italie avec les flagships de Venise et Rome. La boutique de Paris vient de rejoindre le dispositif. Il est ainsi désormais possible de visiter la prestigieuse adresse du 3-5 rue du Faubourg Saint-Honoré à partir de la plateforme Virtual Boutique.
Près d’un Français sur 3 a déjà acheté un produit sur les réseaux sociaux
D’après un sondage réalisé par l’institut YouGov France, c’est même très exactement 31 % des Français qui auraient déjà fait un achat via un réseau social. La plupart du temps sur Facebook (76 %), suivi par Instagram (23 %), Snapchat (11 %), Pinterest (5 %) et TikTok (4 %). Toutes les classes d’âges sont concernées. Les plus actifs sont les 25-34 ans, qui sont 39 % à déjà avoir effectué un achat par le biais d’une plateforme sociale. Mais la pratique existe aussi chez les 45-54 ans (30 %) et les plus de 55 ans (24 %).